Article rédigé par Alix Cazin, le 22 décembre 2004
Le militantisme laïque est tombé sur la tête. Au lycée Van Dongen de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne), des élèves "très choquées" par la présence du conifère enguirlandé, ont exigé du proviseur le retrait du sapin installé dans le hall d'entrée.
Motif : contradiction flagrante, selon elles, avec le principe de la laïcité. Terrorisé par cette inquisition laïque, le proviseur, "garant de la sécurité dans l'établissement",craint "d'éventuelles manifestations d'humeur..." et retire le sapin.
Émoi tout de même dans les rangs.
Pour calmer le jeu, un groupe de professeurs croit malin d'invoquer les mannes du paganisme pour sauver la laïcité en rappelant aux élèves que "l'utilisation du sapin comme symbole de vie ou de renaissance, après le solstice d'hiver, est bien plus ancienne que le christianisme". Et promettent, juré craché, un grand débat sur la laïcité après avoir déplacé le sapin dans le réfectoire, supposé moins officiel que le hall d'entrée du lycée.
Surtout ne le répétez pas : Sa Sainteté le souverain pontife Jean-Paul II, facétieux comme toujours, a cru bon glisser dans le débat que le Créateur avait toujours le dernier mot. Le sapin de Noël, qui reste toujours vert, est un symbole du don de la vie du Christ, "suprême don de Dieu à l'humanité", a-t-il expliqué à l'angelus du dimanche 16 décembre.
Pour l'ancien aumônier d'étudiant, la coutume de l'arbre de Noël est une coutume " très ancienne, qui exalte la valeur de la vie car en hiver, le sapin toujours vert devient le signe de la vie qui ne meurt pas.
"En général, dans l'arbre décoré et à ses pieds, on dépose les cadeaux de Noël. Le symbole devient ainsi éloquent, y compris au sens typiquement chrétien : il rappelle l'"arbre de la vie" (cf. Gn 2,9), figure du Christ, suprême don de Dieu à l'humanité.
Par conséquent, "Le message de l'arbre de Noël a conclu le Pape, est que la vie reste "toujours verte" si elle se fait don : non pas tant de choses matérielles, mais don d'elle-même, dans l'amitié et dans l'affection sincère, dans l'aide fraternelle et dans le pardon, dans le temps partagé et dans l'écoute réciproque. "
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