Article rédigé par Breizh-Info, le 25 février 2025

Source [Breizh-Info] : La réforme foncière en Afrique du Sud continue d’être un sujet de discorde majeur, aussi bien sur le plan national qu’international. Avec la signature d’un décret par Donald Trump dénonçant les confiscations de terres agricoles appartenant à des Blancs et l’arrêt de 440 millions de dollars d’aide américaine au pays, la question de la redistribution des terres refait surface avec force. Alors que le gouvernement sud-africain entend accélérer le processus d’expropriation officiellement pour corriger les inégalités historiques héritées de l’apartheid, des experts remettent en question la véracité des chiffres souvent avancés et alertent sur les risques économiques d’une réforme mal menée.
Une réforme foncière controversée et une loi qui divise
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a récemment promulgué une loi sur l’expropriation, permettant la confiscation de terres privées si cela est jugé conforme à « l’intérêt public ». Présentée comme une réponse à la promesse faite par l’ANC en 1994 de redistribuer la terre aux populations noires, cette loi suscite néanmoins des inquiétudes. Certains membres de la coalition gouvernementale dénoncent une atteinte au droit de propriété et envisagent de contester la législation devant les tribunaux.
L’une des idées largement répandues est que 80 % des terres agricoles seraient encore détenues par des Blancs, tandis que seulement 4 % appartiendraient à des Noirs, qui représentent pourtant 80 % de la population sud-africaine. Ces statistiques sont souvent utilisées pour justifier une politique d’expropriation massive, mais des chercheurs sud-africains spécialisés en économie agricole estiment qu’elles sont biaisées.