Article rédigé par Contrepoints, le 01 octobre 2024
Source [Contrepoints] : Les Français ont redécouvert avec surprise, il y a quelques années, l’inflation, qui avait presque disparu depuis une génération. Ils en ont vu les conséquences sur leur pouvoir d’achat, leur épargne ou les taux d’intérêt de leurs emprunts. Certes, presque partout dans le monde, l’inflation a récemment diminué, mais elle n’a pas disparu et peut revenir en cas de dérapage monétaire ou d’une gestion budgétaire trop laxiste. Selon l’OCDE, l’inflation est encore en 2024 (communiqué du 4 septembre) de 5,4% en moyenne, de 6,7% pour le G20 e et de 2,6% pour la zone euro, C’est mieux qu’en 2022 ou 2023, mais on est loin de la stabilité des prix. La France, pour la même période, en est à 2,3% et le dernier chiffre de l’INSEE connu (septembre 2024) est de 1,2% seulement, en raison de la baisse exceptionnelle de certaines matières premières et du ralentissement économique. Donc l’inflation n’a pas totalement disparu et elle peut revenir à tout moment.
Même avec une inflation plus faible qu’il y a deux ans, il y a des secteurs où les prix augmentent beaucoup plus vite que la moyenne, par exemple parfois l’alimentation, parfois l’énergie, parfois le logement (loyer et charges) tandis que d’autres diminuent. Si l’on descend à un niveau plus précis, certains produits voient leur prix s’envoler, d’autres non. Quand ces produits ou services occupent une place importante dans les dépenses des ménages, cela pèse sur leur pouvoir d’achat. Certains hommes politiques (et pas seulement ceux du Nouveau Front Populaire), mais aussi une partie de l’opinion, proposent alors une réponse simple : il faut empêcher les prix de monter et pour cela les bloquer. Cela semble du bon sens : le gouvernement n’a qu’à bloquer les prix et ils resteront stables. Mais c’est une erreur majeure et le plus court chemin vers la pénurie du produit dont le prix est bloqué.