Article rédigé par Boulevard Voltaire, le 19 octobre 2022
Source [Boulevard Voltaire] : À l'occasion de la publication de son dernier ouvrage, Rome ou Babel. Pour un christianisme universaliste et enraciné (Artège), le journaliste Laurent Dandrieu livre un regard lucide sur la crise que traverse l'Église mais voit dans la nouvelle génération de prêtres et de jeunes fidèles des signes de renaissance.
Marc Eynaud : Nous célébrons les soixante ans du concile Vatican II. Quel regard portez-vous sur ce concile qui a, pour les uns, permis à l'Église de rester dans son siècle et, pour d'autres, l'a au contraire dissoute dans le siècle ?
Laurent Dandrieu : Le Christ lui-même nous demande de juger un arbre à ses fruits : « Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits [...] Tout arbre qui ne donne pas un bon fruit, on le coupe et on le jette au feu. » Conçu pour réconcilier l’Église avec l’homme « de l’époque moderne », Vatican II a visiblement échoué à remplir l'objectif qu’il s’était donné à lui-même. Dans Comment notre monde a cessé d’être chrétien (Seuil), Guillaume Cuchet montre que, en France, le décrochage de la pratique religieuse se situe précisément en 1965, soit durant l’année de la fin du concile. Soutenir, comme le font fréquemment ceux qui veulent continuer à faire de Vatican II la boussole indépassable de l’Église universelle, que ce décrochage aurait été pire si le concile n’avait pas eu lieu tient de l’acte de foi, aucunement de l’analyse rationnelle. Il serait bon, aujourd’hui, de tourner la page d’un concile qui a visiblement échoué à entrer en résonance avec « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps », pour reprendre les premiers mots de Gaudium et spes.
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19/10/2022 01:00