Article rédigé par genethique.org, le 14 septembre 2021
Source [genethique.org] Jane Atkinson est mère. Elle a subi 7 cycles de fécondation in vitro, dont deux en ayant recours à des ovocytes congelés. Elle raconte avoir choisi la donneuse sur une liste fournie par la clinique britannique : « une jeune femme d’une vingtaine d’années, avec les cheveux roses, qui voulait aider un couple sans enfant ». La clinique lui fait miroiter de « fortes chances de succès » : elle est en bonne santé et la donneuse a dix ans de moins qu’elle. Mais les deux tentatives se soldent par deux échecs.
Alors, « quand on a annoncé que la loi serait modifiée afin que les ovocytes, spermatozoïdes et embryons puissent rester congelés 55 ans au lieu de dix (cf. Royaume-Uni : la limite de congélation des gamètes et embryons portée à 55 ans), pour que les femmes soient enceintes plus tard dans leur vie, je me suis sentie triste pour toutes celles qui mettraient leur espoir là-dessus », témoigne-t-elle.
En 2018, Sally Cheshire, présidente de la HFEA[1], précisait que les chances de succès d’une PMA réalisée avec des ovocytes congelés sont de 18%, 30% s’ils proviennent d’un don. De son côté, Lord Robert Winston, « expert reconnu dans le domaine de la fertilité », affirme que seuls 1% environ des ovocytes congelés conduisent à une naissance vivante.
« La nouvelle réglementation laisse croire qu’on peut tout avoir », regrette Jane Atkinson. Les femmes « pourront poursuivre leur carrière en croyant que leur fertilité est mise en attente », qu’« elles pourront transformer leurs ovocytes congelés en un bébé plein de vie des dizaines d’années plus tard ». Tout ce que les femmes ont à faire est de payer pour faire congeler leurs ovocytes. Le NHS en effet ne finance pas la congélation des gamètes pour « raisons sociales ».
Les chiffres montrent que ce n’est pas si simple. Il faut avertir les femmes, plaide Jane.
[1] Human Fertilisation and Embryology Authority.
Source : The Sun, Jane Atkinson (11/09/2021) – Photo : iStock