Article rédigé par Le Figaro, le 16 mars 2021
Source [Le Figaro] Certains musées ont pris cette décision au motif qu’un nombre grandissant de visiteurs ne sait plus lire la numérotation antique. Une renonciation vaine pour les défenseurs de la culture classique.
«À mort Louis-croix-vé-bâton», s’exclamaient Les Inconnus dans leur sketch sur la Révolution française. À l’époque, le public s’esclaffait devant la bêtise du collégien en bonnet phrygien. Trente ans plus tard, la difficulté de certains à reconnaître, et donc à maîtriser, les chiffres romains a quitté l’humour pour devenir un sujet très sérieux.
Après quatre ans de travaux et une refonte complète de son parcours consacré à l’histoire de Paris, le Musée Carnavalet a décidé de les supprimer purement et simplement d’une partie de ses cartels. Il suit, à quelques années de distance, le Louvre qui a déjà renoncé à la numérotation antique pour désigner les siècles, au motif que les étrangers et une majorité de Français ne savaient plus les déchiffrer. Au Louvre, les rois ont tout de même gardé leur privilège, et on continue de croiser des Henri IV ou des Louis XIV. Ce qui n’est plus forcément le cas à Carnavalet, où l’on peut apercevoir des Louis 15 et des Henri 4 - ce qui pique un peu les yeux.
Le mouvement simplificateur part d’un bon sentiment qui consiste à vouloir parler au plus grand nombre. En dehors des Latins, bien peu d’étrangers savent capter la mention XVIIe ou XIXe siècle au premier coup d’œil. Et, côté Français, public que les musées cherchent à attirer au-delà des cadres supérieurs ou des enseignants, plus personne n’est sûr de rien. «Nous faisons tous le constat que les visiteurs lisent peu les textes dans les salles, surtout s’ils sont trop longs. Ils ont aussi tendance à zapper et à picorer», explique Noémie Giard, responsable du service des publics au Musée Carnavalet.
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