Article rédigé par Le Figaro, le 24 avril 2019
Source [Le Figaro] Le groupe terroriste n’a toutefois pas fourni de preuve à ses allégations. Le gouvernement sri lankais accuse pour sa part un groupe islamiste local.
Les enquêteurs restent prudents et discrets. Lundi, au lendemain des attentats qui ont fait au moins 310 morts et plus de 500 blessés dans trois hôtels et autant d’églises catholiques au Sri Lanka, les policiers continuaient de mener des séries de raids et de perquisitions. L’immense majorité des victimes sont des Sri-Lankais. Environ 35 étrangers auraient trouvé la mort*. L’État islamique a revendiqué les attentats, sans fournir aucune preuve à l’appui. Selon un ministre sri-lankais, les attaques semblent avoir été perpétrés par deux groupes islamistes sri-lankais en représailles au massacre commis le mois dernier dans des mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande. Entre dimanche et lundi, 40 personnes ont été arrêtées. Peu de détails ont filtré sur ces suspects, si ce n’est qu’ils sont tous sri-lankais.
À Colombo, les officiels ont cependant très rapidement évoqué l’implication d’un «réseau international» dans ce massacre de Pâques. D’abord, car l’ampleur du carnage et le degré d’organisation qu’a exigé cette sextuple attaque ont surpris. Ils apparaissent comme très au-delà de la portée du National Tawheed Jamaath, un groupe qui passe désormais pour l’initiateur des attentats. Formé récemment, le NTJ était jusqu’à présent peu connu et, si ses tendances radicales ne font pas de doute, il s’était contenté d’actions de faible envergure. Les policiers le soupçonnaient d’être à l’origine de destructions de statues bouddhiques ou de dégradations contre des temples en 2018. Il semblait, par ailleurs, essentiellement s’en prendre à la majorité cinghalaise bouddhiste, qui forme 70 % de la population de cette île de 22 millions d’habitants. Un porte-parole du gouvernement a reconnu avoir «du mal à voir comment une petite organisation dans ce pays peut faire tout cela».
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Reste que, selon ce porte-parole, les services de renseignements sri-lankais avaient reçu, il y a deux semaines, une alerte sur un risque d’attentats en provenance des services de surveillance d’un pays étranger. Le 9 avril, le chef des renseignements avait adressé une lettre à ses supérieurs, mettant en garde contre le NTJ et désignant nommément plusieurs suspects ainsi que les cibles potentielles des terroristes, comme des hôtels et la représentation indienne à Colombo.
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