Article rédigé par Guillaume de Thieulloy, le 24 juillet 2017
Je ne connais pas Frédéric Pons, grand reporter notamment à « Valeurs actuelles », mais je lis régulièrement avec beaucoup de plaisir.
Il semble doué à la fois du courage physique nécessaire pour se rendre sur les théâtres de guerre, et du courage moral pour dire la vérité, malgré la bien-pensance politiquement correcte. Double courage bien rare dans la corporation des journalistes.
Dans son dernier livre, il met carrément les pieds dans le plat, en parlant de la catastrophique situation des chrétiens d’Orient – mais aussi d’autres minorités religieuses au Proche-Orient.
Il donne la parole à ceux que l’Occident refuse d’écouter, trop englué dans son mantra « pas d’amalgame, l’État islamique n’a rien à voir avec l’islam » !
Ce n’est évidemment pas ce que disent les chrétiens d’Orient, qui connaissent l’islam de près, depuis quinze siècles et accusent clairement le Coran d’être responsable de leur exil, de leur spoliation et de leur martyre.
Depuis des siècles, l’islam refuse de les considérer comme des citoyens à part entière, et même comme des êtres humains à part entière.
Il faut écouter le récit des malheureuses qui ont échappé aux tortionnaires de l’État islamique et qui, violées plusieurs fois par jour, s’entendaient en outre « expliquer » que ces sévices étaient un culte rendu à Dieu par l’humiliation des « idolâtres ».
À maintes reprises, ce livre, né de rencontres avec des patriarches comme avec des chrétiens cloîtrés dans des camps de réfugiés, avec de simples religieux se démenant sur le terrain comme avec les rares Occidentaux qui viennent au secours des chrétiens d’Orient, tire les larmes des yeux.
Comment tant de barbarie est-elle possible aujourd’hui ?
Mais aussi quelle admirable résistance ! Cette opiniâtre volonté de transmettre sa foi et sa culture, malgré toutes les avanies, force l’admiration.
Oui, les chrétiens d’Orient attendent notre secours. Mais ils sont surtout nos maîtres.
Nos maîtres d’abord, parce que c’est d’eux que nous avons reçu, jadis, les principes de notre civilisation.
Nos maîtres aussi par leur courage, leur persévérance et leur charité.
Nos maîtres, enfin, parce qu’ils nous avertissent sans relâche que leurs souffrances annoncent les nôtres.
Ils ne comprennent pas que les barbares de l’État islamique soient accueillis à bras ouverts par une Europe passoire devenue folle.
Ils ne comprennent pas que nous laissions proliférer des mosquées salafistes, qui répandent l’idéologie mortifère désireuse de les chasser de leur terre, où ils sont enracinés depuis des millénaires – bien avant l’islam.
Comment écouter sans frémir ce récit d’une rencontre avec Sahar, enseignante irakienne, qui remercie de ce mot terrible les prières d’une Française pour l’Irak et les chrétiens d’Orient : « La France a plus besoin de prières… »
Car, pour ces chrétiens éprouvés, tant que la France reste la France, un espoir demeure. Ils tiennent plus à notre France que nous ne semblons y tenir nous-mêmes !
Ce livre est à lire d’urgence et à faire lire très largement.
C’est un très beau témoignage de fidélité et c’est aussi un terrible avertissement sur les conséquences de nos erreurs !
[Source : les 4 vérités]