Article rédigé par Olivier Bault, le 19 janvier 2017
[Source : Nouvelles de France]
Nous avons déjà parlé dans Présent [et Nouvelles de France] de Mary Wagner, cette Canadienne catholique de 42 ans qui totalise désormais quatre ans et demi de sa vie en prison, mais qui peut se targuer d’avoir contribué à sauver plus de cent vies humaines.
La dernière fois, c’était le 12 décembre dernier, pour la fête de Notre-Dame de Guadalupe, patronne des enfants à naître, dans un avortoir de Toronto où elle cherchait à convaincre les femmes venues se faire avorter de garder leur enfant. Mais cela lui a valu d’être arrêtée et de passer son troisième Noël de suite en prison puisqu’elle avait l’interdiction de s’approcher de tout lieu où l’on avorte après sa libération de prison le 26 avril dernier. Elle avait alors purgé une peine de quatre mois et demi de privation de liberté pour la même raison, comme toutes les fois précédentes. Sa méthode, totalement non violente, consiste à s’approcher de chaque femme, l’une après l’autre, en lui demandant avec douceur pourquoi elle veut tuer son enfant et en lui assurant qu’elle peut obtenir de l’aide et que Jésus l’aime.
Fin novembre, Mary Wagner comparaissait dans un procès en appel pour une condamnation antérieure. Elle avait demandé à faire venir à la barre à titre d’experts deux professeurs de médecine, spécialistes de bioéthique, dans le but de démontrer scientifiquement au tribunal que chaque personne est un être humain dès le moment de sa conception, et qu’il n’y a pas d’autre moment que la fécondation qui puisse être scientifiquement désigné comme le début de la vie humaine. Mais le juge de la cour d’appel de Toronto a refusé d’entendre ces experts, considérant que puisque la jurisprudence canadienne ne reconnaît la personne humaine qu’une fois celle-ci entièrement sortie du ventre de sa mère, les considérations éthiques et biologiques n’ont aucune importance. Le tribunal a en conséquence rejeté en bloc l’argumentation de l’avocat de Mary Wagner, selon laquelle la jurisprudence canadienne, en autorisant l’avortement sur simple demande jusqu’au dernier jour de la grossesse, autorisait de fait un crime contre l’humanité et était donc contraire au droit international.
Une fois de plus, l’arrestation de Mary Wagner est passée sous silence par les grands médias canadiens, à l’exception du site Internet « pro-vie » Life Site News, et ce sont à nouveau les médias polonais qui en parlent le plus, de même qu’il y avait une proportion importante de Polonais parmi la trentaine de personnes venues assister au dernier procès de Mary Wagner. Dans une lettre aux Polonais écrite le 13 décembre dernier, la mère de Mary Wagner écrivait : « J’ai le cœur lourd aujourd’hui parce que Mary retourne en prison, sacrifiant une nouvelle fois sa liberté et sa vie pour une cause qui est presque oubliée par beaucoup ici, au Canada. […] Mary ne veut pas qu’on s’inquiète pour elle, mais elle veut que personne n’oublie pourquoi elle se trouve là où elle est. Des enfants meurent chaque jour et elle a l’intention de prier pour eux pendant tout le temps où elle sera en prison. Elle nous demande de nous joindre à elle dans sa prière quotidienne pour les enfants à naître. Hier elle a réussi à sauver un enfant à la clinique d’avortement. Marie croît que c’est un cadeau de Notre-Dame de Guadalupe, à l’occasion de sa fête. »