Article rédigé par Thomas Flichy de Neuvllle, le 31 mars 2015
L'histoire se répète. Le résultat des élections départementales recoupe étrangement des situations et des frontières persistantes.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le véritable gagnant des élections départementales n’est pas l’UMP, mais une institution née au XIIIe siècle et quasi oubliée : le Parlement de Paris.
Même si quelques déracinés prétendent aujourd’hui modifier les frontières comme si elles n’avaient pas d’histoire — en fusionnant les communes d’un trait de crayon, alors que celles-ci remontent aux pagi de la Gaule carolingienne ou en bricolant de nouvelles régions, au gré de leurs intérêts particuliers — les frontières ont la vie dure.
La résistance des limites de l'Ancien régime
Il suffit alors d’organiser une élection républicaine… pour que les limites d’Ancien Régime sautent immédiatement aux yeux.
Examinons d’un coup d’œil la carte des résultats : le Parlement de Paris a voté massivement pour l’UMP.
Face à lui s’arc-boutent les Parlements de Bordeaux, de Toulouse et de Dijon, acquis au PS.
Les Parlements d’Aix et de Rennes suivent le pas : réticents à la vague bleue tout en restant divisés. Le Parlement de Rouen se fait remarquer par sa singularité divers-droite, tous comme ceux de Nancy et de Metz.
Alors comment expliquer qu’à la différence des parlements périphériques, celui de Paris ait dit un non catégorique au gouvernement en place ? La raison en est simple : son rôle historique consiste à s’opposer aux souverains affaiblis lorsque la crise s’installe. La Fronde est là pour nous le rappeler…
Thomas Flichy de La Neuville est historien, membre du Centre Roland-Mousnier, université de Paris IV-Sorbonne.
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