Article rédigé par Thierry Boutet, le 25 mai 2012
577 sièges de députés sont à pourvoir. Le résultat des législatives, normalement, confirmera celui de la présidentielle. Pour l’avenir, la question n’est pas seulement là.
Les élections de juin prochain sont aussi un test grandeur nature de l’engagement sur le terrain de milliers d’hommes et de femmes, non pour un champion ou un programme mais pour que soit portée haut et fort une autre conception de l’existence, à la fois personnelle et collective, un autre sens du mot liberté que celui du libéralisme et du socialisme.
Les centaines de candidats qu’ils soutiennent se situent majoritairement à droite sur l’échiquier politique, pour des raisons qui ne sont pas le plus souvent d’abord politiciennes. A droite, la conception de l’éthique, de la liberté est diverse alors qu’elle ne l’est guère à gauche. Il en résulte à droite un pluralisme sur les questions de société (mariage, famille, filiation, respect de la vie), qui n’existe plus ou presque plus à gauche.
Une partie de la droite croit encore qu’il existe un ordre humain et que la définition de ce qui est bien et de ce qui et mal ne dépend pas de l’arbitraire de chacun ou de l’opinion majoritaire. Il existe pour eux des fondements à la vie sociale que la démocratie n’a pas le pouvoir de définir et dont elle ne peut pas autoriser la transgression.
Dans presque chaque circonscription un ou plusieurs de ces candidats acceptent cette conception de l’homme et de la vie au rebours de la culture dominante. Leurs forces sont faibles. Leurs chances d’être présents au second tour souvent minces. Leur présence dans le débat des législatives ne sera guère relayée par les grands médias. Mais ces candidatures de témoignage n’en revêtent pas moins une grande importance dans la situation politique actuelle. Comme l’écrit ici même François Martin, il n’y aura pas de sortie de la crise sans une rupture profonde avec l’individualisme libéral ou socialiste.
C’est pourquoi nous avons décidé de faire connaître ces hommes et ces femmes de convictions qui n’hésitent pas à s’engager dans le débat politique, souvent sans soutien, au prix de sacrifices familiaux ou professionnels importants.
Parmi eux, certes, un très grand nombre de chrétiens qui ont entendu l’appel de l’Eglise à s’engager dans un total désintéressement ; mais pas seulement. Parmi eux beaucoup de jeunes, leur témoignage est aussi un signe des temps qui dément le sentiment de décomposition sociale et de triomphe de l’individualisme.
Nous les avons sollicités. Environ 200 d’entre eux nous ont déjà répondu à ce jour. Nous dépouillons leur réponse et allons mettre en place un moteur de recherche par nom et par circonscription afin que vous puissiez les retrouver et lire leurs réponses à nos questions sur notre site. C’est un énorme travail qui sera disponible dès le début de la semaine prochaine et que nous poursuivrons jusqu’au premier tour.
Plus encore que leur témoignage personnel, ce témoignage collectif est impressionnant. Nous nous arrêtons trop rapidement aux signes de décomposition de la société. Beaucoup d’entre eux appartiennent à une génération qui monte. Comme dans toutes les périodes difficiles de notre histoire, se lèvent des Français pour témoigner avec réalisme d’une espérance que rien n’est parvenu à vaincre depuis 2000 ans. Ils méritent notre admiration et notre soutien.