Article rédigé par Nicolas Bagory, le 03 février 2012
Les Français aiment les enfants – au moins en pensée. D’après l’Institut National d’Études Démographiques (INED), 43 % des personnes désirent deux enfants et 41 % trois ou davantage. Comme tous les animaux, le cœur en plus, nous aspirons au renouvellement de l’espèce. C’est une inclination fondamentale de tous les vivants[1]. Mais, vingt-et-unième siècle oblige, le bon sens a du mal à joindre les deux bouts. L’enfant reste une velléité car il coûterait trop cher. Si les mamans s’en privent[2], c’est principalement pour des raisons financières (66% des mères interrogées) et/ou matérielles (35%) mais aussi sociales (un bébé peut coûter une carrière) ou familiales (la maternité se réalise au prix d’un père et non seulement d’un compagnon).
Pourtant, de l’existence d’une réalité familiale dépendent en grande partie le progrès et le développement économique. « Pour le comprendre, il faut cesser de limiter le champ de l’économie à la question de savoir « combien cela coûte ? » et se demander plutôt « combien cela rapporte ? » » [3]. Cessons donc de pénaliser les familles nombreuses au motif absurde qu’elles augmenteraient le chômage, ou en cherchant à les discriminer par des propositions de loi « tendant au versement des allocations familiales dès le premier enfant et à allouer une somme identique à chaque enfant ». La famille est l’école de la solidarité (qu’on se le dise à gauche !) et de la responsabilité (Oyez, oyez la droite !). La famille, c’est aussi le droit d’une société à la jeunesse, le droit d’un « monde qui claque des dents » [4] à un brasier créatif et à une fougue au travail.
Il est donc urgent, à moins de trois mois des élections présidentielles, d’utiliser toutes les ressources pédagogiques à notre disposition pour contrer la mauvaise foi des adversaires idéologiques de la famille. La famille et le travail sont les deux nouvelles mamelles de la France.
[1] Cf. saint Thomas d’Aquin, Summa theologiae, Ia-IIae, q. 94, a. 2.
[2] Selon une enquête SOFRES de la revue "Parent" auprès des mamans de bébés âgés de 0 à 24 mois et publiée dans le magazine Parents daté de juillet 2005.
[3] Jean-Didier LECAILLON, ; La famille, source de prospérité, ; en préface des Cahiers politiques, n°1, mars 1996, « La relance par la famille ».
[4] Bernanos.