« Ils sentaient mauvais » : la France périphérique méprisée par Mélenchon

Source [Boulevard Voltaire] : « Il faut mobiliser la jeunesse et les quartiers. Là se trouve la masse des gens qui ont intérêt à une politique de gauche. Tout le reste, laissez tomber, on perd notre temps. » Ce samedi 7 septembre, dans le cortège d’une manifestation parisienne, Jean-Luc Mélenchon s’est laissé aller à quelques confidences sur sa stratégie politique en vue des prochaines élections. Dans une séquence filmée par les équipes de Quotidien, le leader de La France insoumise explique ainsi à l’une de ses militantes que son parti doit désormais miser uniquement - ou presque - sur les quartiers populaires pour espérer l’emporter. Une stratégie qui ne fait pas l’unanimité, au sein de son propre camp où certains rêvent encore de reconquérir l’électorat ouvrier et rural parti au Rassemblement national.

Treize ans se sont écoulés depuis la publication de la désormais célèbre note de Terra Nova, ce laboratoire d’idées proche du Parti socialiste, qui préconisait à la gauche d’abandonner les ouvriers au profit « d’autres segments électoraux », à savoir « les diplômés, les jeunes, les minorités des quartiers populaires et les femmes ». Cette note n’a pourtant pas pris une ride. Aujourd’hui, Jean-Luc Mélenchon, leader autoproclamé de la gauche, assume en effet ne plus vouloir « perdre [son] temps » à convaincre et à se soucier de la France périphérique pour être élu. Passé à 400.000 voix du second tour en 2022, le chef de file des Insoumis espère puiser auprès des minorités et des banlieues les bulletins nécessaires à son élection.

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