Corée du Sud : "Les institutions sont dépassées et le pays risque de sortir de cet épisode encore plus divisé"

Source [Marianne] : Accusé d'« abus de pouvoir » et de « rébellion », le président sud-coréen Yoon Suk-yeol est sous le coup d’un mandat d’arrêt. Imputé aux membres de la garde présidentielle, l’échec de sa tentative d’arrestation a mis en lumière les failles des institutions politiques, qui ne datent pas d’hier. « Marianne » a discuté de la situation avec Mason Richey, professeur de politiques et de sécurité internationale à l’université d’Hankuk de Séoul.

Marianne : Le président conservateur Yoon Suk-yeol, qui a tenté d’instaurer la loi martiale le 3 décembre dernier, est toujours retranché dans sa résidence officielle. Il continue d’ignorer les convocations des enquêteurs. Pourquoi une telle stratégie ?

Mason Richey : Yoon Suk-yeol a opté pour une stratégie d’obstruction à la justice. Il tente de retarder le plus possible la procédure pénale qui le vise pour « rébellion » et « abus de pouvoir ». Il agit de la même façon envers la Cour constitutionnelle, avec laquelle il ne coopère pas non plus comme il le devrait. Probablement avec l'espoir que l'opinion publique évoluera un jour ou l'autre dans son sens. À cause du chaos institutionnel et politique, Yoon Suk-yeol et les conservateurs pensent sûrement que plus ils retardent la procédure de destitution et les poursuites pénales, plus il y a de chances qu'il y ait un changement de cap.

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