Plus ils sont pratiquants, plus les catholiques votent à droite. C'est le résultat d'un sondage, réalisé dimanche à la sortie des urnes par le CSA pour La Croix, qui le confirme : 37 % des Français interrogés se déclarant catholiques ont voté pour Nicolas Sarkozy, 20 % ont choisi François Bayrou, et 29 % d'entre eux ont soutenu un candidat de gauche.
Mais quand ils sont pratiquants réguliers , les choix sont nettement plus marqués : 45 % d'entre eux ont voté pour le seul candidat de l'UMP, contre 11 % pour la candidate du PS.
Comme le montre ce tableau avec les résultats des principaux candidats, on constate que les Français se déclarant catholiques, mais ne pratiquant pas, votent sensiblement comme l'ensemble des Français :
Ensemble des FrançaisCatholiques non pratiquantsSégolène Royal25,924Nicolas Sarkozy30,631François Bayrou18,523Jean-Marie Le Pen10,811
Toute information sérieuse sur le vote des catholiques devraient donc porter sur les catholiques dits réguliers, définis par le CSA comme allant à la messe au moins une fois par mois , ce qui, en soi, est encore assez peu qualifiant. Une enquête concernant les catholiques se rendant à la messe tous les dimanches accuserait sans doute la tendance d'ancrage à droite, même s'il faut regretter ne pas disposer d'indication sur ceux d'entre eux qui ont voté blanc, comme certains le recommandaient ouvertement.
Les réponses des catholiques réguliers, rapportés aux résultats du premier tour de l'élection présidentielle de 2002, donne quelques indications nouvelles. Première surprise, l'échec du démocrate-chrétien François Bayrou à attirer les catholiques pratiquants dans l'ambiguïté de sa voie centriste, qui ne recueille que 20 % d'entre eux (à peine mieux que les 18,5 % de l'ensemble des Français). Le souvenir de son opposition à la mise en berne des drapeaux sur les bâtiments officiels après la mort de Jean Paul II a dû laisser des traces, tout comme sa revendication d'une conscience laïque totalement à rebours de l'enseignement des papes.
Deuxième surprise, le recul très net de Jean-Marie Le Pen qui perd 11 points par rapport à son score de 2002. Début mars, l'IFOP avait réalisé pour La Croix une enquête selon laquelle 42 % des pratiquants s'apprêtaient à voter pour le candidat de l'UMP et 16 % pour Jean-Marie Le Pen. Les déclarations troublantes du président du Front national sur l'euthanasie, sa proposition de référendum pour ou contre l'avortement ou sa relative complaisance pour l'homosexualité ont incontestablement éloigné une partie de son électorat catholique traditionnel.
2002CSA/La Vie2007CSA/La Croix Gérard Schivardi20Arlette Laguiller24Olivier Besancenot22PCRobert HueMarie-George Buffet1--3Jean-Pierre Chevènement2- Christiane Taubira1-VertsNoël MamèreDominique Voynet2--0PSLionel JospinSégolène Royal9--11Corinne Lepage3-CPNTJean Saint-JosseFrédéric Nihous4--0 François Bayrou 1320UMPJacques ChiracNicolas Sarkozy31--45Alain Madelin5-Christine Boutin5- Philippe de Villiers-7Bruno Mégret1-Jean-Marie Le Pen198© Libertepolitique.comSource : Ifop/La Croix IV/2007
Pour en savoir plus :
■ Les chiffres complets du sondage complet IFOP/La Croix
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