Mort de Philippine : deux France irréconciliables

L’assassinat d’une Française de 19 ans par un Marocain illustre une nouvelle fois l’importance du phénomène migratoire dans la criminalité. Les réactions à cette affaire séparent la France en deux : ceux qui s’indignent et sont en colère, ceux qui s’en moquent ou pire qui défendent un modèle de société incluant toujours plus d’étrangers.

Philippine, Lola, Thomas, Mathis… Trop seuls pour qu’on les craigne, trop pâles pour qu’on les plaigne. Les victimes françaises se multiplient sous les coups d’immigrés ou d’individus d’extraction étrangère, mais rien ne bouge ; pire : la gauche tire encore plus à gauche alors que les droites restent figées dans un discours périmé d’application de la loi ou d’intégration.

 

La gauche abjecte, le centre pas mieux

 

Le jour où le corps de la jeune Philippine a été retrouvé, le nouveau ministre de la Justice Didier Migaud (ex-PS) estimait « le laxisme judiciaire n’existe pas ». L’écologiste Sandrine Rousseau de son côté s’est fendue d’un message abject sur les réseaux sociaux évoquant un « féminicide » et visant « l’extrême droite » qui récupèrerait cette affaire. Et de ponctuer son message par le slogan des nervis antifasciste « no pasaran ». La bourgeoise à col vert a encore frappé !

Son collègue Manuel Bompard, nommé délégué de la classe Insoumise par Jean-Luc Mélenchon a de son côté évoqué « l’instrumentalisation ignoble et honteuse » de cette affaire… Oubliant qu’il y a un an il profitait de la mort du jeune Nahel pour faire sa réclame politique… La candidate désignée par le Nouveau Front Populaire a suggéré le jour de la découverte du corps de Philippine que soient régularisés tous les sans-papiers. Pas vraiment à l’aise sur le sujet, elle témoigne de l’importance qu’a pris l’aile gauche du NFP qui imprime sa petite musique à l’arrimage hétéroclite de la gauche.

Sur RTL, le chroniqueur Jean-Michel Apathie devenu une sorte de caisse de résonnance de la gauche explique à propos du meurtre de Philippine : « Mesurer la proportion d'étrangers en prison, ce n'est pas une question acceptable, c'est de la xénophobie ». Et pourtant s’il faut passer par là pour que nos enfants ne soient pas massacrés par des sauvages, il faudra bien y penser.

Les centristes, macronistes ou non, sont restés assez discrets. Pourquoi ? Parce que la question de la sécurité des Français ne les intéresse pas. Les sept années de pouvoir de leur famille politique ont été marquées par la dégradation de la situation dans le pays et les caméras qu’ils installent un peu partout n’y changeront rien. Ce n’est pas un problème de technologie mais de ressources humaines.

 

A droite : la mollesse coupable

 

Les messages d’indignation voire de colère à droite sont légitimes mais sur la question sécuritaire et migratoire, l’ensemble des droites a un retard terrible sur la gauche. Là où la gauche va toujours plus loin, la droite s’enferme dans le légalisme voire dans les vieilles lubies républicaines : « il faut appliquer la loi », « il faut intégrer ». En réalité si l’on veut un peu faire bouger les lignes il faudra demander beaucoup plus. Personne à droite n’évoque la peine de mort, elle est pourtant admise par de nombreux Français et son rétablissement même sans son utilisation permettrait de libérer l’échelle des peines comme le démontre le professeur Jean-Louis Harouel[1].

Si l’on peut trouver beaucoup à redire sur la forme et parfois sur le fond, un des mérites d’Éric Zemmour aura été de ne pas s’interdire de taper fort sur les questions sécuritaires et migratoires. Les circonstances sinistres devraient libérer la parole à droite face à une violence dont les Français sont victimes. Au lieu de cela, c’est la gauche qui fait fructifier son idéologie mortifère.

 

Comme aux Etats-Unis, deux pôles schématiques de gauche et de droite semblent désormais irréconciliables. Personne à droite ne veut vivre avec des individus comme Sandrine Rousseau et Manuel Bompard. Ces élus et les personnes qui défendent leurs thèses veulent la mort d’un peuple, le leur, mais dans le même temps font mine de s’intéresser au sort d’autres peuples autochtones partout dans le monde. La lutte contre l’immigration passera avant tout contre ces rentiers de la politique, complices et coupables.

 

Olivier Frèrejacques

Président de Liberté politique

[1] Jean-Louis Harouel, Libres réflexions sur la peine de mort, Desclée de Brouwer, 2017