Source [Bernard Lugan] : L’Algérie vient donc de décider de rétablir le couplet de son hymne national demandant à la France de « rendre des comptes ». Pourquoi ? La réponse est pourtant claire : comme à chaque fois que les dirigeants algériens vitupèrent contre la France, c’est parce que leur pays traverse une grave crise.
C’est très exactement le cas aujourd’hui avec la marche de l’Algérie vers la faillite, et voilà donc pourquoi le « Système » prédateur sort son joker habituel qui est l’insulte à la France. Retour sur le naufrage algérien :
1) Faute de diversification, l’économie rentière algérienne est quasi totalement dépendante des hydrocarbures qui représentent environ 90% des exportations nationales. Or, tant que la tendance des cours sera baissière, les revenus le seront donc également et automatiquement.
2) Les réserves de change se sont effondrées, passant de 193 milliards de dollars début 2014, à 66,1 mds fin mars 2023 (FMI). 3) Dans le même temps, la dette publique du pays a considérablement augmenté, passant de 7,7 % du PIB fin 2014, à 52,4 % fin 2022 (FMI). 4) Le déficit budgétaire représentait 12,3 % du PIB en 2022 (Banque mondiale). Dans ces conditions, quel avenir attend l’Algérie ? Une chose est certaine : comme le pays n’a toujours pas lancé une véritable politique de diversification, s’il ne bénéficie pas d’une « divine surprise » qui serait une envolée des cours des hydrocarbures, ses réserves de change vont donc continuer à baisser au rythme de plusieurs milliards de dollars par an. Pour deux principales raisons : 1) Les prix des hydrocarbures reviennent au niveau qui était le leur avant la guerre en Ukraine, et même globalement en dessous, du fait de la montée en puissance des énergies renouvelables 2) Les réserves algériennes en hydrocarbures stagnent, cependant que le volume des exportations baisse en raison de la hausse de la consommation intérieure. Le calcul est donc vite fait, et il l’a été par le FMI. Avec des réserves de change qui atteignaient 66,1 milliards de dollars fin mars 2023, et en supposant une baisse annuelle des réserves ramenée à seulement 10 milliards de dollars par année, contre presque 14 milliards sur la période 2018-2021, en 2028, l’Algérie ne devrait plus pouvoir couvrir que quatre mois d’importations. Une situation de faillite, et un scénario semblable à celui qu’a connu le Venezuela, avec toutes les conséquences politiques et géopolitiques d’un tel cataclysme.Lire la suite
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