Source [Contrepoints] Jamais la France n’a compté autant de partis prônant l’illibéralisme économique. De gauche comme de droite.
Jean-Philippe Delsol, président de l’IREF, avait titré dans un article l’année dernière que la droite française était la plus collectiviste du monde. En période normale, la droite a cette fâcheuse tendance d’approuver certaines mesures socialistes. Et la crise du coronavirus ne fait qu’accentuer cette position.
Si certains portent l’idée d’une relance de type keynésienne (comme François Baroin ou Christian Jacob), pas si étrangère aux chiraquiens, d’autres en revanche se sont fendus de déclarations lunaires, dignes de représentants de la gauche et de l’extrême gauche.
Planification, « révolution des salaires » : les idées-choc du numéro 3 de LR. Voilà le titre de l’entretien de Libération, avec le secrétaire général des Républicains. Des idées plaisantes pour le journal de gauche, que l’on n’attend pas d’un dirigeant de droite… sauf en France.
M. Pradié appelait son parti à « renverser la table » pour l’après-épidémie, en proposant des mesures choc… mises en place le siècle dernier en Europe de l’Est. Nous en avons vu les résultats.
Il estime que les réponses ne peuvent plus être celles d’avant ; elles remettent en cause une forme de lâcheté collective des dernières années. Évoque-t-il la lâcheté budgétaire ou l’étatisme grandissant ? Hé bien non…
À l’inverse, il préfère « interroger le libéralisme », responsable de tous les maux, « quitte à passer pour un communiste. » Si seulement ce n’était que passer. Il évoque le sacrifice budgétaire de l’État en ce qui concerne la santé, alors que la France dépense comme son voisin allemand, 11,2 % de son PIB dans la santé, pour des résultats bien différents.
Santé qui, comme l’alimentation, ne devrait pas être soumise au marché ni à un contrôle de gestion, alors que c’est bien cela qui a fait la force de pays comme la Corée du Sud ou l’Allemagne, dont 90 % des directeurs d’hôpitaux sont des chefs d’entreprise.
Et l’on voit aujourd’hui les résultats, le nombre de tests effectués ainsi que le nombre de morts du virus, qui au 1er mai, s’élevait à 24 376 en France contre 6623 en Allemagne ! Le réel ignore les sophismes de M.Pradié.
Puis, notre grand homme de droite en vient à évoquer un argument phare : « Je crois à la planification : c’est un point d’accord avec la pensée communiste ». À partir de là, tout est dit.
Faisant référence au gaullisme, il oublie un peu vite les grandes réformes libérales de Jacques Rueff, homme de confiance du Général De Gaulle, afin de lancer la Vème République sur des bases saines. Il oublie aussi l’action d’Antoine Pinay, ministre des Finances du Général, et également le fait que les dépenses publiques sous De Gaulle étaient de moins de 40 %, contre près de 56 % aujourd’hui !
Laissons cette tribune dont rien n’est à garder pour jeter un œil sur les dernières saillies de M. Pradié, à propos de la crise du coronavirus. En grand pourfendeur du libéralisme qu’il est, il a proposé de fixer les prix de plusieurs produits alimentaires, comme le montrent ses tweets du 25 et 26 avril.
Se défendant des critiques, il en vient à qualifier ceux qui démontrent l’absurdité de ces mesures, d’« énervés du marché ».
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