Source [Conflits] : Le déclenchement du conflit russo-ukrainien, l’escalade au Moyen-Orient et les tensions persistantes en mer de Chine ont rappelé aux États européens que la guerre n’avait pas quitté l’histoire. Plusieurs d’entre eux ont ainsi décidé d’enclencher une sérieuse politique de réarmement. L’annonce de la Pologne sur la formation d’une armée de terre de 300 000 hommes et l’intégration des pays scandinaves à l’OTAN en sont les exemples les plus criants. En Suède, l’un des piliers de ce réarmement est le retour de la conscription, une idée qui revient de plus en plus ces dernières années.
Depuis 2017, Emmanuel Macron a décidé d’augmenter le budget des armées à la suite des rapports alarmants sur l’état des armées françaises, tout en axant ses priorités autour de « l’hypothèse d’un engagement majeur en Europe ». Il parle depuis le début de son premier quinquennat d’un retour à une forme de service militaire et civique. En effet, le SNU (Service national universel) doit être étendu à l’ensemble d’une classe d’âge en 2026. Cette évolution ne se fait pas sans réticences, du côté politique avec certains partis de tradition antimilitariste qui fustigent un « embrigadement de la jeunesse », et du côté de l’armée elle-même qui estime ne pas posséder les capacités ni les compétences pour encadrer autant de jeunes.
La question de l’armée de masse
Pourtant, les mobilisations massives de réservistes dans l’ensemble des « points chauds » de la planète appuient le modèle « d’armée de masse ». L’armée de masse n’est envisageable qu’avec l’appel de conscrits, les difficultés de recrutement des armées occidentales nous le rappellent trop bien. Ainsi, si la France avait pour ambition de jouer à armes égales avec les plus grandes armées du globe, il lui faudrait logiquement rétablir un service militaire. Certains pourraient s’étonner de cette conclusion en arguant qu’une troupe professionnelle et aguerrie ne serait être concurrencé par une troupe d’appelés et peu ou pas expérimentée. L’histoire nous démontre que les armées de conscrits ne sont pas moins valeureuses et n’obtiennent pas moins de résultats que les armées professionnelles. Qui pourrait prétendre que les appelés Ukrainiens n’ont pas plus appris en six mois de guerre conventionnelle que les armées occidentales engagées au Moyen-Orient ou en Afrique depuis 20 ans ?
Pour autant, si l’idée fait son chemin en France, il faut questionner sa faisabilité.
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