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La Genèse du féminin. Fécondité de l'esprit et Pensée biblique

La Genèse du féminin. Fécondité de l'esprit et Pensée biblique
  • Auteur : Alain Monestier
  • Editeur : Salvator
  • Année : 2008
  • Nombre de pages : 168
  • Prix : 18,00 €

Normal 0 21 false false false MicrosoftInternetExplorer4 st1\:*{behavior:url(#ieooui) } /* Style Definitions */ table.MsoNormalTable {mso-style-name:"Tableau Normal"; mso-tstyle-rowband-size:0; mso-tstyle-colband-size:0; mso-style-noshow:yes; mso-style-parent:""; mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt; mso-para-margin:0cm; mso-para-margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family:"Times New Roman"; mso-ansi-language:#0400; mso-fareast-language:#0400; mso-bidi-language:#0400;} Voici un maître livre, facile à lire, un point de vue de sagesse sur les enjeux culturels de notre époque.

Cet essai fait partie des ouvrages percutants qu'il ne faut pas manquer. Le titre : la Genèse du féminin, fécondité de l'esprit et pensée biblique, ne doit pas surprendre, il ne s'agit pas d'un nouvel essai d'anthropologie sur les rapports de l'homme et de la femme. Alain Monestier a longuement travaillé sur le processus de création à l'œuvre dans la création littéraire et artistique. Il explore ici un autre champ celui de l'anthropologie de la connaissance ou du savoir.
Dans la ligne des travaux de Pierre Perrier, de Marcel Jousse et dans une moindre mesure de La Garanderie, il explore notre façon de penser, ces gestes mentaux qui sous tendent notre activité cognitive.
Il découvre ainsi trois manière d'exprimer la réalité à travers les idées. L'une procède par distinction pour la cerner avec exactitude, la seconde appréhende le réel sans distinguer le tout de la partie. La troisième consiste à faire exister l'idée en multipliant les points de vue.
Chacun de ces modes de pensée a sa richesse. Le premier appartient à la pensée occidentale, le second à la culture chinoise, le troisième au monde de la Bible. Dans le premier cas, écrit-il l'idée gagne en précision ce quelle perd en contenu , dans le second elle prétend embraser la totalité du monde mais elle y perd en rigueur , dans la troisième elle court le risque de tomber dans l'ambigüité .
Sur la base de cette distinction Alain Monestier analyse de manière détaillée les modalités de la pensée juive. Pour celle-ci, la justesse de l'idée ne vient pas tant de son adéquation au réel (culture occidentale), ou de sa résonance secrète du monde (culture chinoise), mais de la saveur de ses fruits et par le caractère vivant du processus qui la génère (culture biblique),  un peu comme une peinture de paysage dont la valeur ne tient pas à l'exactitude avec laquelle elle reproduit le spectacle de la nature, mais au souffle de vie qui anime, de l'intérieur, l'univers plastique dont elle émane .

Vers une mutation radicale

Au terme de ces pages lumineuses, d'une érudition biblique jamais pesante, le lecteur comprend que le logos cartésien qui enferme le concept dans les limites étroites de sa définition ne suffit plus pour penser le monde de manière féconde. Un déplacement de la pensée doit se faire que les théoriciens de la pensée complexe qui remettent en cause le modèle déterministe et mécaniciste de Newton pressentent, et que la mondialisation et le choc des cultures favorisent.
Pour Alain Monestier, la découverte de la Bible et de son singulier mode de pensée peut provoquer la mutation la plus radicale de l'esprit humain .
Ce que la lecture de la Bible révèle n'est pas seulement l'organisation exemplairement complexe des textes évangéliques, c'est aussi et surtout le secret d'un geste mental qui révèle à l'homme la nature foncièrement créatrice de son esprit et sa capacité à prendre part à sa propre création . Et il ajoute un peu plus loin : Ce que le Livre de la Parole de Dieu propose à l'esprit humain, c'est en somme la plus radicale des métamorphoses ; c'est le passage d'une pensée qui retient l'idée et s'approprie le réel, à une pensée oblative. Une pensée oblative dont le paradigme est féminin.
L'enjeu est aujourd'hui pour lui de se dégager du machisme de la raison des lumières et de renouer avec cette grande aventure qui a commencé dans le chant d'amour d'Adam à Eve et qui se poursuit tout au long de l'histoire en un long combat qui s'achève dans la victoire de la Femme sur le serpent. Celui-ci, au commencement, a tenté de rendre définitivement stérile l'esprit humain en le coupant de sa source le Verbe vivant. Mais comme nous y invitait Benoit XVI aux Bernardins, c'est dans la mystérieuse présence du logos divin dans notre chair que s'ouvre pour nous une fécondité spirituelle toujours nouvelle.   
Thierry Boutet

 

 

 


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