La déclaration écrite courageuse des cinq députés européens [1] (cf. le Fil du 13 février) en faveur du repos dominical pourra-t-elle venir à bout du vent contraire de la Directive européenne clairement opposée du 19 décembre 2008 ? Avant qu'il ne soit trop tard, soutenons les députés qui les ont rejoints en sollicitant ceux qui ne se sont pas manifestés.

Avant le 8 mai... et trois mois avant les élections européennes, nos lettres aux députés pourront aider aussi les candidats sortants à réfléchir.
On se souvient qu'à la veille de Noël, pour des raisons de procédure, les trois députés européens du groupe du Parti populaire européen (démocrates-chrétiens) et des Démocrates européens, Marie Panayotopoulos-Cassiotou (Grèce), Thomas Mann (Allemagne) et Hubert Pirker (Autriche) n'avaient pas pu s'exprimer sur les deux amendements qu'ils avaient proposés. Ces amendements avaient pourtant été signés par plus de quarante députés et soutenus par les représentations des Églises, des alliances pour la protection du dimanche et des syndicats de nombreux États membres.
Un acte manqué
Empêchés de débattre d'une question primordiale pour les citoyens européens, le secrétaire général de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (Comece), le polonais Piotr Mazurkiewicz, avait déclaré :

Le dimanche comme jour de repos hebdomadaire privilégié ne sera pas mentionné dans la future Directive sur le temps de travail, alors même que l'objectif affiché de cette Directive est de permettre la réconciliation entre travail et vie familiale. C'est une incohérence et un acte manqué lorsqu'on sait à quel point les citoyens européens attendent aujourd'hui une Europe sociale qui protège les travailleurs et leurs familles.

Une telle issue n'étonne guère. Rien de plus logique au sein d'une Europe qui avait déjà renié ses origines chrétiennes dans son projet de Constitution ! Mais rien de plus inattendu pourtant que le point 4 de ladite Directive européenne qui mendie aux autres religions leur jour de repos : les États membres y sont invités à reconnaître que dans une société pluriculturelle, il y a également des communautés religieuses qui peuvent avoir une préférence pour un autre jour de la semaine . Le tour est formidable : comment déboulonner au mieux un dimanche d'origine chrétienne sous le fallacieux prétexte du respect des religions, manipulation grossière d'un laïcisme relativiste. Personne n'est dupe évidemment.

La vérité n'exclut personne

À ceux qui voudraient mettre sur le même plan le christianisme fondateur de l'Europe et les religions arrivantes n'ayant toujours pas fait d'ailleurs leur aggiornamento humaniste, qu'on nous permette de leur opposer ici les propos tranquilles de l'historien Max Gallo dans sa toute récente interview paru dans Le Point :

C'était une erreur que de vouloir supprimer dans le traité de 2005, sous la pression de la France, la référence aux origines chrétiennes. Ou l'on ne parle pas des origines historiques de l'Europe et on laisse la question ouverte en disant qu'elle est une civilisation. Ou l'on en parle et il faut être dans la vérité historique. Et la vérité historique est que l'Europe est une création liée au catholicisme. En disant cela, on n'exclut personne.

Cinquante-huit députés ne s'en sont d'ailleurs pas laissé conter, en rejoignant les cinq auteurs de la déclaration en faveur du respect du dimanche (224 signatures au 2 avril 2009, NDLR) [2].

Ayons à cœur de les soutenir, sans perdre de vue la date butoir du 7 mai. Il s'agit de convaincre vite plus de trois cent cinquante députés européens. Écrivons-leur massivement et de quelque manière que ce soit (lettre type ci-dessous). Fax, email, lettre feront l'affaire. Soutenus par leurs élus, ils n'hésiteront plus à les représenter au plus près. Nous serons leur force.

D'une certaine façon naturelle et allant de soi, la mobilisation des chrétiens, en première ligne sur cette question du dimanche, doit être indéfectible. Soyons surtout convaincus que ce qui est bon pour un chrétien est bon pour tout homme, que le dimanche est un trésor social à partager.

[1] Les cinq auteurs de la déclaration en faveur du respect du dimanche : Anna Záborská, Slovaquie, et Martin Kastler, Allemagne, groupe du Parti populaire européen (Démocrates-chrétiens) et des Démocrates européens, Jean Louis Cottigny, France, Groupe socialiste au Parlement européen, Patrizia Toia, Italie, Groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe, Konrad Szymański, Pologne, Groupe Union pour l'Europe des Nations.
[2] Liste des députés favorables au respect du dimanche : : Agnoletto, Vittorio; Angelilli, Roberta; Arif, Kader; Aylward, Liam; Becsey, Zsolt László; Bono, Guy; Braghetto, Iles; Cocilovo, Luigi; Cottigny, Jean Louis; Deß, Albert; Dumitriu, Constantin; Falbr, Richard; Fernandes, Emanuel Jardim; Fiore, Roberto; Gál, Kinga; Gardini, Elisabetta; Giertych, Maciej Marian; Janowski, Mieczysław Edmund; Kastler, Martin; Kuźmiuk, Zbigniew Krzysztof; Lang, Carl; Lefrançois, Roselyne; Leinen, Jo; Libicki, Marcin; Louis, Patrick; Lyubcheva, Marusya Ivanova; Mann, Thomas; Masiel, Jan Tadeusz; Mavrommatis, Manolis; Mayer, Hans-Peter; Meijer, Erik; Méndez de Vigo, Íñigo; Mitchell, Gay; Mölzer, Andreas; Muscardini, Cristiana; Olbrycht, Jan; Oviir, Siiri; Panayotopoulos-Cassiotou, Marie; Peterle, Alojz; Pīks, Rihards; Podkański, Zdzisław Zbigniew; Posselt, Bernd; Pribetich, Pierre; Ribeiro e Castro, José; Roithová, Zuzana; Romagnoli, Luca; Salafranca Sánchez-Neyra, José Ignacio; Stoyanov, Dimitar; Strož, Daniel; Szymański, Konrad; Toia, Patrizia; Tomaszewska, Ewa; Tomczak, Witold; Vaugrenard, Yannick; Visser, Cornelis; Záborská, Anna; Zaleski, Zbigniew (224 signatures au 2 avril 2009, NDLR).
 

Lettre type à reprendre ou à personnaliser

Madame, Monsieur le député,

En plein débat sur le choix du jour de repos, je tiens à vous exprimer mon vœu que le dimanche soit protégé et reste le jour férié en Europe.

Le dimanche est le noyau d'un ordre social historique. Il est considéré depuis longtemps en Europe comme le jour d'un mieux-vivre pour tout homme : temps privilégié des relations humaines, de la famille, de la vie spirituelle, du sport même... La liste est longue d'un temps fécond qui rend l'homme un peu plus homme. Demander à protéger le dimanche férié comme je vous le demande instamment ici revient à vous demander de protéger toujours davantage la dignité de la personne humaine.

Je ne peux m'expliquer la mise en danger du dimanche qui crée du lien dans des pays qui constatent pourtant chaque jour sa désagrégation dangereuse.

Je vous demande par conséquent de soutenir par votre signature la déclaration écrite 0009/2009 sur la protection du dimanche férié en tant que pilier essentiel du modèle social européen et élément du patrimoine culturel européen, déposée par les députés Anna Záborská, Martin Kastler, Jean Louis Cottigny, Patrizia Toia et Konrad Szymański.

Vous remerciant par avance de la considération que vous donnerez à ma demande

Signature :

Pour identifier ses députés européens,

cliquer sur l'une des huit zones électorales dont vous dépendez :

1. France : Est

2. France : Ile-de-France

3. France : Massif Central-Centre

4. France : Nord-Ouest

5. France : Ouest

6. France : Outre-Mer

7. France : Sud-Est

8. France : Sud-Ouest ***