Le Parti socialiste a présenté mercredi15 décembre ses propositions pour la révision des lois de bioéthique. Sans surprise, il propose l'élargissement de l'accès à l'assistance médicale à la procréation (AMP) et une autorisation de la recherche sur l'embryon.

Les socialistes jugent que le projet de loi ne répond pas aux objectifs qui devraient être ceux d'un gouvernement responsable : promouvoir de nouveaux droits pour permettre des avancées médicales et sociétales tout en protégeant la dignité des êtres humains . Ils estiment que l'accès à l'AMP doit être ouvert aux femmes sans condition de situation de couple ou d'infertilité.

Mais face aux risques que représentent l'instrumentalisation du corps de la gestatrice et sa possible marchandisation , le PS souhaite le maintien de l'interdiction de la gestation pour autrui (GPA), une proposition qui ne fait toutefois pas l'unanimité parmi les socialistes (cf. Décryptage, 23 novembre 2010).

Concernant le don de gamètes, ils défendront le triptyque anonymat, gratuité, consentement et prendront position contre la possibilité de lever l'anonymat des donneurs. En matière d'AMP et d'accès à la parentalité, il faut trouver un équilibre entre les revendications des individus en souffrance et le respect de la dignité de la personne humaine, tout en réaffirmant la primauté de la filiation sociale sur la filiation biologique .

En raison de la complexité des procédures actuelles, qui freine la solidarité et l'aide aux couples infertiles , le PS veut simplifier le don d'embryon et autoriser les transferts d'embryons post mortem dans les cas où le décès du partenaire a interrompu un projet parental en cours .

En matière de recherche sur l'embryon, rapporte l'agence médicale APM, les socialistes veulent passer d'un régime d'interdiction avec dérogations à un régime d'autorisation encadré, dont le critère serait l'utilité scientifique et médicale :

Les recherches sur les cellules souches embryonnaires à partir d'embryons surnuméraires sont porteuses de promesses importantes pour la thérapie et pour la connaissance. [...] Dans une période où la science est quelquefois regardée avec méfiance, il est décisif que la France réaffirme sa confiance dans le travail des chercheurs, porteur de progrès. [...] De nombreuses avancées scientifiques dont nous profitons n'auraient pas été possibles dans le cadre restrictif actuel que le gouvernement propose de maintenir.

Pour les socialistes, il faut revoir la méthode de mise en oeuvre des règles de bioéthique , l'accélération de la recherche scientifique rendant inadaptée une loi pensée comme un catalogue figé des pratiques possibles, permises ou interdites . Dans  cette perspective, ils souhaitent le renforcement d'institutions comme l'Agence de biomédecine et l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques.
[Source : ApmNews]
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