L’élection interne des Républicains donnera lieu à un second tour opposant Éric Ciotti à Bruno Retailleau. Une opposition de style dans une élection penchant à droite. Les adhérents LR sont ainsi amenés à choisir celui qui tentera de les préparer au mieux pour les élections européennes et pour 2027. D’autres adhérents situés de ce côté de l’échiquier ont été mobilisés dimanche avec les partisans d’Éric Zemmour, qui se retrouvaient pour fêter l’année d’existence de leur parti. Enfin, le Rassemblement National, victime de ses succès électoraux fait face à une série d’attaques.

Les Républicains à l’heure du choix

 

En difficulté chronique depuis le départ de Nicolas Sarkozy et l’exécution médiatique de François Fillon, Les Républicains peinent à trouver leur place entre opposition et rôle de supplétif de la majorité. Avec ce scrutin, ils ont l’opportunité de donner les clés du parti à une personnalité qui pourrait soit être présidentiable soit préparer le terrain à Laurent Wauquiez. Éric Ciotti semble privilégier cette piste, probablement conscient de ses propres limites. Bruno Retailleau, lui, apparaît comme plus rassembleur et pourrait apaiser une famille politique en mal de stabilité. Avec 8 points de retard (42 % contre 34 %), il peut espérer récupérer les voix du troisième homme, Aurélien Pradié qui avait obtenu 22 % des suffrages. Ce scrutin LR peut être déterminant pour les élections européennes de 2024 et surtout la présidentielle, où l’absence du sortant peut donner un espoir de retour aux affaires pour cette droite.

 

Reconquête cherche le rebond

 

Pendant que LR tente de se doter d’un nouveau chef de fil, le très jeune parti d’Éric Zemmour renouait avec les réunions publiques. Devant un parterre de 4 000 militants, l’ancien journaliste a voulu raviver la flamme en fêtant l’année d’existence de son parti. Après ces quelques mois d’existence, le bilan est contrasté pour Reconquête. Son candidat a fait un score très honorable à la présidentielle mais le parti n’est pas parvenu à obtenir d’élus aux législatives. Bénéficiant d’un trésor de guerre financier, le parti peut espérer s’enraciner dans le paysage politique mais va devoir faire face au risque de reflux de militants déçus. Disposant de moyen colossaux et ayant débauché quelques élus, Reconquête jouera probablement sa survie électorale en 2024 aux européennes… A moins qu’une dissolution ait lieu avant, auquel cas le parti serait en danger et risquerait de perdre les financements obtenus lors des précédentes législatives, avec un inévitable « vote utile » en faveur du RN sur un type de scrutin défavorable aux petites formations. Enfin, autre danger majeur pour la jeune formation, les personnalités ralliées vont vouloir leur part du gâteau et les places pour 2024 pourraient donner lieu à des guerres intestines.

 

Le RN, cible de toutes les attaques

 

Après le score historique de Marine Le Pen à la présidentielle et l’entrée tonitruante de 90 élus à l’Assemblée nationale, le Rassemblement National a continué sa marche en avant en désignant Jordan Bardella à sa tête. Entre victoire électorale et renouvellement, le parti inquiète ses détracteurs par sa normalisation et son implantation électorale. Dans ce contexte, le RN subit des attaques à répétition. La polémique autour des propos d’un député sur des propos prétendument racistes est désormais suivie du retour de dossiers déjà anciens de suspicions d’emplois fictifs. Ces attaques bien opportunes alors que le parti est au plus haut dans les sondages visent à affaiblir le parti de Marine Le Pen de manière assez symétrique aux attaques qu’ont pu subir, parfois à tort, Jean-Luc Mélenchon et les Insoumis lors de la législature précédente.