Bruno Le Maire est donc intervenu devant le très puissant Cercle des économistes, instance qui se veut sérieuse et qui prétend proposer des remèdes à la débâcle économique que connaît actuellement notre pays.

En invitant le tout-puissant ministre de Bercy, ledit Cercle pouvaient espérer que son invité parlerait clair et vrai, en faisant tout d’abord son mea culpa pour la situation économique et financière catastrophique qu’il a laissé prospérer pendant cinq ans, dans une inconscience totale et sans doute par un manque complet de formation économique et financière. Nous aurions donc pu imaginer que Lemaire reconnaîtrait très simplement qu’en quelques années, et sous son autorité, la quasi-totalité des indicateurs macro-économiques sont passés au rouge vif et semblent désormais hors de tout contrôle.

C’est ainsi que la dette publique est désormais de l’ordre de 3000 milliards d’euros, que l’inflation explose et atteindra très vite 10 %, que le commerce extérieur est maintenant déficitaire d’environ 120 milliards d’euros en rythme annuel, ce qui ne s’était jusqu’ici jamais vu dans l’histoire de France, que le déficit budgétaire tourne désormais autour de 150 milliards d’euros par an etc. Pour résumer cette situation en une seule phrase : la France vit une situation économique et financière au-delà de la catastrophe.

Dans une telle situation, le Cercle des économistes, ayant la chance d’avoir sous la main le responsable de ce désastre, pouvait espérer que Bruno Le Maire allait donner des clés permettant peut-être un redressement. Au lieu de cela, celui-ci a cru devoir s’auto-transformer en intellectuel de pacotille, sur le mode Macron, indiquant, dès le début de son intervention, que le sujet fondamental était d’inscrire dans la constitution le droit à l’avortement. Le Cercle des économistes s’est donc trouvé dans la situation où un général, invité pour parler de la guerre en Ukraine, pérorerait sur la saleté légendaire de Marseille, ou celle d’un évêque, invité pour parler de la messe traditionnelle, pérorerait sur la protection du loup des Carpates.

Cette triste anecdote est révélatrice de ce qui attend les Français pendant les cinq ans à venir : les problèmes les plus graves que connaît notre pays seront systématiquement masqués par des sujets de « diversion » (diversion à la mode Macron), permettant de ne prendre aucune réelle mesure de redressement dont notre pays a tant besoin. Bruno Le Maire, ministre d’une rare incompétence, s’est donc cru obligé de montrer son attachement prioritaire à la culture de mort. Les Français, qui, de mois en mois, semblent se réveiller, ne laisseront probablement pas le macronisme continuer son œuvre de destruction de la France pendant encore cinq ans.

François Billot de Lochner,

Président de Liberté politique