Euthanasie : ils ont voté l’irréparable !

Le vote, très large, de nos députés en faveur de l’euthanasie atteste non seulement d’un suivisme sociétal, mais également d’un manque de clairvoyance. Comme toujours en matière de défense de la vie, il conviendra d’aller de défaite en défaite jusqu’à inverser la tendance.

Avec 305 voix pour et 199 contre, le texte en faveur de l’euthanasie a été voté sur les bancs de l’Assemblée nationale.

À droite, aucun bloc n’a pu se dégager pour s’opposer à ce texte inique qui, en plus de légaliser la mise à mort du patient, ouvre la voie à des dérives multiples, dont l’eugénisme et l’incitation à la mort pour des raisons économiques (patrimoniales ou financières) sont deux pistes inquiétantes.
Les Républicains s’y sont majoritairement opposés, avec 34 élus qui ont voté contre sur 49, et une défense courageuse de la vie portée par le docteur Philippe Juvin. Du côté du Rassemblement national, pas de consensus : si Marine Le Pen a voté contre la piqûre fatale, une centaine de ses députés ont voté contre le texte, et une petite vingtaine pour. Seul l’UDR d’Éric Ciotti l’a unanimement rejeté avec ses 19 députés.

Bruno Retailleau, champion du conservatisme de salon, n’a pas communiqué sur le sujet.

Le résultat du vote est sans surprise, mais affligeant. Il nous rappelle néanmoins que près de 200 parlementaires se sont opposés au texte. Par ailleurs, le cheminement parlementaire de la loi n’est pas terminé, et la suppression du délit d’entrave à l’euthanasie pourrait permettre une défaite moins amère.

En toile de fond de ce combat perdu, de nombreux enseignements sont à tirer. Tout d’abord, si la droite parvient à faire entendre son message face au danger mortel que constitue l’immigration, elle ne parvient pas à percer sur des sujets éthiques, face auxquels elle perd du terrain et se métamorphose.

Par ailleurs, la gauche mélenchoniste et ses affidés témoignent une nouvelle fois de leur alliance objective avec les forces d’argent et les loges qui ont poussé en faveur de l’euthanasie.
Enfin, la bataille pour la vie, comme pour le renouveau de notre pays, s’inscrira dans le temps long, et nous n’avons pas fini de faire face aux pires abominations. Nous sommes habitués aux défaites ; il s’agit maintenant de faire en sorte que celles-ci soient atténuées par un rétrécissement du corps de la loi, et surtout de reprendre le combat sans laisser le temps à nos adversaires de profiter de leur macabre victoire.

Dès demain, il faudra dénoncer haut et fort les morts programmées des handicapés et des anciens à des fins d’héritage. Des associations verront le jour ; d’autres, déjà existantes, investiront ce nouveau champ de bataille.

Il faudra encore et toujours lutter pour promouvoir une culture de vie, de son début à sa fin naturelle.

 

Olivier Frèrejacques

Président de Liberté politique