Taxe foncière : la facture qui monte, qui monte…

Source [Economie matin] : Ils pensaient avoir touché le plafond. Ils vont découvrir qu’il n’y en avait pas. Pour des millions de propriétaires, la taxe foncière n’est plus un simple impôt local : c’est un fardeau annuel de plus en plus lourd. Et 2025 ne fera pas exception.

1 082 euros. C’est la moyenne nationale versée par les propriétaires en 2024.
Mais derrière cette moyenne se cache une réalité bien plus rude. Certains ont vu leur avis d’imposition bondir de plusieurs centaines d’euros. Et le pire, c’est que cette ascension ne fait que commencer.

Une taxe foncière en pleine flambée

Le chiffre est tombé comme une lame : 33,8 milliards d’euros payés par les particuliers en 2024, soit plus de 1 000 euros par tête. À première vue, la progression semble modérée : +5,7 % par rapport à l’année précédente. Mais c’est oublier que ce rythme s’inscrit dans une dynamique de hausse constante. Trois années consécutives de revalorisation des bases cadastrales ont suffi à faire bondir la facture.
Et quand on regarde de plus près, certains profils sont clairement plus exposés. Les multipropriétaires, par exemple, ont déboursé 4 095 euros en moyenne. Ceux qui possèdent deux logements ont payé 1 338 euros. Même les mono-propriétaires n’ont pas été épargnés : 717 euros en moyenne, simplement pour détenir leur résidence principale. Et, sans surprise, les maisons paient le prix fort : 1 072 euros contre 851 euros pour les appartements, selon les données de la DGFiP, publiées le 13 mai 2025.

Là où le bât blesse, c’est dans la manière dont l’impôt est calculé. La taxe foncière repose sur la « valeur locative cadastrale », un chiffre censé représenter le loyer annuel théorique que générerait le logement s’il était loué. Cette valeur, elle-même fixée en fonction des loyers de marché, est actualisée chaque année. En 2023 : +7,1 %. En 2024 : +3,9 %. En 2025 ? +1,7 % seulement, officiellement. Mais ce chiffre est trompeur.
Depuis le 1er janvier 2025, une réforme est entrée en vigueur, passée discrètement dans la loi de finances. Désormais, la base cadastrale est révisée automatiquement selon les loyers réels constatés commune par commune. Résultat : à Lyon, Bordeaux, Rennes ou Nice, où les loyers ont explosé ces dernières années, la revalorisation dépasse 6 %. Et quand les taux communaux suivent la même pente, 18 000 communes ont voté une hausse en 2025, le coup de massue est total.

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