TVA sociale : la fausse bonne idée qui détourne des vrais enjeux

Source [Contrepoints] : Alors que la France cherche désespérément à restaurer sa compétitivité et à équilibrer ses comptes sociaux, et dans un contexte d’inflation persistante, de précarisation croissante des classes moyennes et populaires, Emmanuel Macron et le MEDEF ressortent des placards une vieille idée au nom trompeur : la TVA « sociale » qui est en réalité anti-sociale mais également anti-économique. Une idée non seulement inefficace mais aussi nuisible car elle détourne le débat public du vrai sujet : la baisse des impôts et des charges grâce à la baisse des dépenses publiques.

La TVA « sociale » s’appuie sur l’argument séduisant d’un transfert des charges pesant sur le travail – via une baisse des charges patronales – vers la consommation. Les entreprises pourraient alors améliorer leur compétitivité, embaucher et investir davantage. Les consommateurs, actifs et inactifs, seraient quant à eux appelés à contribuer davantage au financement de la sécurité sociale dont ils bénéficient, via l’augmentation de la TVA.

Une TVA anti-sociale et anti-économique

Les classes populaires, qui consacrent la quasi-totalité de leurs revenus à la consommation, seront les premières victimes de cette hausse déguisée de la fiscalité. À l’heure où la précarité se répand, où l’alimentation et le chauffage deviennent pour certains des luxes intermittents, augmenter la TVA serait une politique anti-sociale qui risquerait de faire perdre leur sang-froid aux classes populaires.

Présentée comme un levier de compétitivité et d’emploi, cette mesure n’est rien d’autre qu’un transfert temporaire de charges des entreprises vers les consommateurs, avec comme seul effet incontestable durable une augmentation d’impôts de 10 milliards – selon la version proposée par le MEDEF – ce qui est le contraire de ce qu’il faut faire.

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