Source [Boulevard Voltaire] On le sait, poser une devinette dans un titre sur Internet est une vieille ficelle qui fonctionne à tous les coups : elle suscite le clic !
Ainsi trouve-t-on, sur le site du Point, cette mystérieuse question : « Pourquoi tant de personnes sont nées le 23 septembre ? » Inutile de lire plus avant, il faut juste savoir compter… jusqu’à neuf : cela nous ramène à la Saint-Sylvestre, qui se terminerait, euphorie du champagne et chaleur des braises dans l’âtre aidant, en Saint-Valentin. Avec les conséquences que l’on sait pour la Saint-Constant. Tout cela va-t-il perdurer ? Encore faut-il que le champagne (boisson alcoolique) ne soit pas, un jour de grand zèle hygiéniste, éradiqué, itou pour les feux de cheminée, et que l’on ne retrouve pas, au moment de regagner ses pénates, sa voiture brûlée, ce qui tendrait à calmer les ardeurs les plus enfiévrées… enfin, surtout, évidemment, que l’hétérosexualité et sa confection-maison ne soient pas vouées aux gémonies. On rit, on rit. Comme vous y allez, ma petite dame ! On n’en est pas là, quand même ? Bien sûr que si.
Au moins dans la tête de certaines. Hier s’ouvrait, à Paris, le procès en règle de l’hétérosexualité à travers un « festival féministe » dénonçant, selon ses organisatrices qui se sont confiées aux Inrocks, « plus qu’une simple orientation sexuelle », « avant tout un régime politique ». D’ailleurs, paraphrasant Simone de Beauvoir (« On ne naît pas femme, on le devient »), qui elle-même paraphrasait Tertullien – il doit se retourner là où il est – (« On ne naît pas chrétien, on le devient »), elles l’affirment tout de go : « On ne naît pas hétérosexuel, on le devient. »
Pour elles, « l’hétérosexualité est la pierre angulaire de la construction du patriarcat […] Elle est aussi en lien étroit avec la construction du capitalisme, puisqu’elle permet de ne pas salarier le travail de reproduction. » Il est vrai que dans son Deuxième Sexe, Simone de Beauvoir comparait déjà la lutte des sexes à la lutte des classes.
Les plus kamikazes liront peut-être l’entretien en entier et pourront découvrir « les liens entre régime hétérosexuel, régime colonial, et blanchité », mais une demi-douzaine de Doliprane™ est fortement recommandée avant de s’aventurer dans ces terres escarpées où le raisonnement vous emmène dans des chemins sinueux tirés par les cheveux et a tôt fait de vous y larguer avec une migraine carabinée.
La vérité est que ce féminisme ne défend pas la femme dans son identité, mais en tant que « pénétrée » opprimée par les « pénétrants ». C’est romantique et charmant. La sexualité n’est plus cette félicité jadis tant chantée : le Nirvana s’est mué en rayon Ikea où l’emboîtement remplace le sentiment. Une solution pour éradiquer l’oppression est que chacun soit un peu « l’un et l’autre », comme dit la chanson. Le livre de la philosophe féministe Olivia Gazalé, Le Mythe de la virilité, est, sur ce sujet, très éclairant. D’où la convergence des féministes avec les mouvements LGBT… L’objectif est l’indifférenciation, qui serait la voie de l’ultime émancipation. Bref, la défense de la femme passe par sa disparition. Comprenne qui pourra.
La meilleure illustration en est le lancement, aujourd’hui, par Mattel, d’une Barbie – emblème de la féminité épanouie s’il en est, dans laquelle se sont projetées des générations de fillettes du monde entier -… asexuée. Et pourquoi pas un arc sans flèches, une petite voiture sans roues ou un Monopoly™ sans billets ?
La PMA, bien sûr, satisfait tout ce petit monde-là. Alors que la mode est à l’écologie et au retour à une agriculture raisonnée après plus d’un demi-siècle de technicisation à marche forcée, voilà que l’on s’attaque au geste auguste du semeur dans la culture humaine.
À ce train-là, on comprend que le pic de naissance du 23 septembre risque de dégringoler : peu de chance qu’un gynéco sacrifie son réveillon sur l’autel de la PMA. Prenez rendez-vous, Madame, un jour ouvré !
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