Loi bioéthique : les autres sujets qui prêtent à débat

Source [Causeur] Une tribune libre d’Agnès Thill. La députée de l’Oise regrette le vote définitif de la loi bioéthique, cette semaine en dernière lecture à l’Assemblée nationale. Elle revient sur le basculement anthropologique majeur que constitue la PMA sans père et rappelle les autres dispositions préoccupantes qui sont prévues et qui sont largement méconnues des citoyens français.

Le projet de loi bioéthique a donc été voté mardi soir par l’Assemblée Nationale en dernière lecture. J’ai bien évidemment voté « contre ».

Désormais on va fabriquer, à notre convenance et selon notre désir, un être humain. Qu’un malade vienne au pouvoir un jour et le pire sera à nouveau possible grâce à cette majorité parlementaire. Les médias et les députés qui ont voté « pour » se congratulent à grand renfort de communications sur les réseaux sociaux. Ils n’y parlent que de la PMA pour toutes. Or ce projet de loi adopté c’est beaucoup d’autres choses aux conséquences graves et méconnues des Français : autoconservation des ovocytes sans motif médical, bébés médicaments, chimères homme-animal, embryons transgéniques, création de copies d’être humains ou de gamètes artificiels… Ces techniques touchent à ce qui constitue le cœur de notre condition humaine. Elles menacent l’intégrité et la protection de notre identité génétique : via la technique du ciseau moléculaire, on fabriquera désormais des embryons transgéniques, par suppression et remplacement de morceaux d’ADN créant des modifications génétiques transmissibles à la descendance – sans que personne ne maîtrise les mutations ultérieures… Elles sont une violation de la frontière entre les espèces, permettant, avec la création de chimères, l’implantation de cellules humaines dans des embryons animaux, pour fabriquer, demain, des cochons, des souris ou des singes dotés d’organes humains.

Ainsi, nous encourageons et facilitons la manipulation de la vie humaine, malgré tous les risques avoués ou encore inconnus, le tout avec pour seule raison que ce qui est techniquement possible doit se faire. Nous consentons ainsi à toutes les mutations que la science permettra.

Avec la PMA pour toutes, on va désormais fabriquer l’humain dans « un projet parental », mais si finalement le projet n’est pas ce qui avait été projeté, on le jette, comme on le fait déjà aux Etats-Unis ? Avec l’argument consistant à dire « cela se fait ailleurs », on peut craindre le pire. On touche à la filiation, il y aura une pénurie de gamètes, les couples infertiles auront encore moins de chances de pouvoir recourir à la PMA, malgré les campagnes publicitaires promises par le gouvernement, nous achèterons inévitablement le sperme de donneurs… et on nous dit qu’il n’y aura aucune marchandisation !

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