Le déclin démographique de l’Union européenne scellé ?, par Michèle Tribalat

Source [Novopress] : À l’heure où la question migratoire taraude à nouveau les Français, les dernières projections d’Eurostat (EUROPOP2023) posent aux Européens la question de leur survie démographique. Même en projetant une remontée progressive de la fécondité, à très long terme, vers un niveau légèrement inférieur à la fécondité française actuelle, l’UE ne peut espérer ne serait-ce que maintenir le nombre de ses habitants sans recourir à l’immigration. Laquelle pourrait finir par peser très lourd dans l’évolution démographique de certains pays de l’UE, notamment en Espagne et en Italie où la fécondité tourne actuellement autour de 1,2 enfant par femme. L’Europe n’envisage pas la possibilité d’une redynamisation interne de la démographie de l’UE condamnée à voir le nombre de décès dépasser très largement le nombre des naissances. C’est déjà le cas et cela ne devrait pas s’arranger. Sans immigration, l’UE pourrait perdre, même avec une remontée progressive de la fécondité (1,77 enfant par femme en 2150), 152 millions d’habitants d’ici la fin du siècle.

Eurostat a publié d’abord une projection centrale, à laquelle il a ajouté plus récemment des variantes. Le calendrier des projections d’Eurostat est étroitement déterminé par les besoins d’ECOFIN[1] sur la viabilité des finances publiques compte tenu, notamment, du vieillissement.

2022 est l’année de départ d’EUROPOP2023 et 2100 la dernière année projetée. De la projection centrale sont dérivées cinq autres projections alternatives faisant varier une seule hypothèse à la fois.

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