Étude Ipsos : que vaut vraiment l’avis des Français sur le pape et l’Église quand la plupart ont tourné le dos au catholicisme ?

Source [Breizh-Info] : Le paradoxe français s’illustre une fois de plus avec la dernière étude publiée par Ipsos-CESI : interroger les Français sur l’Église catholique, sur le pape Léon XIV ou sur les orientations doctrinales à adopter alors qu’ils ne pratiquent pas, ne croient plus, et pour beaucoup, n’ont qu’une connaissance superficielle de la foi chrétienne.

Réalisée auprès de 1 000 personnes représentatives, l’enquête s’étend sur deux volets : avant et après l’élection du nouveau souverain pontife. Et les résultats ont de quoi faire hausser les épaules des derniers fidèles.

Une majorité d’indifférents et d’ignorants ?

Premier constat : 58 % des sondés ne pratiquent aucune religion. Les catholiques pratiquants – qui pourraient avoir un avis fondé sur leur engagement – ne représentent qu’une faible minorité. Pourtant, ce sont bien ces 1 000 répondants, très majoritairement extérieurs à toute pratique religieuse, qui jugent et orientent les réponses sur l’avenir de l’Église catholique.

Un regard ambivalent sur l’Église… mais surtout distant

Si 48 % des Français déclarent avoir une bonne opinion du pape François, seuls 40 % ont une image positive de l’Église catholique dans son ensemble. Ce regard critique s’exprime surtout chez les sans-religion et les sympathisants politiques de gauche. À l’inverse, les catholiques pratiquants (encore 10 à 12 % de la population) gardent une image globalement favorable du pape et de l’institution.

Un progressisme attendu… par ceux qui ne sont plus concernés

Là encore, le décalage est frappant. 82 % des sondés souhaitent que l’Église accepte les moyens de contraception, 74 % veulent des prêtres mariés, 68 % souhaitent l’ordination des femmes, et 53 % vont jusqu’à revendiquer la reconnaissance des mariages homosexuels. Mais combien de ces personnes assistent régulièrement à une messe, comprennent les fondements doctrinaux du sacrement de l’ordre ou ont lu un texte magistériel ? Très peu, probablement.

Même les catholiques non pratiquants reprennent à leur compte ce programme de réformes sociétales – preuve que, pour une majorité, la religion n’est plus qu’un marqueur culturel, à la carte.

Léon XIV : bien vu… mais mal connu

Malgré une actualité largement médiatisée autour du conclave, seuls 42 % des Français se disent « intéressés » par les obsèques de François et l’élection de Léon XIV. Et pourtant, 38 % ont déjà une opinion favorable du nouveau pape… dont ils ne savent, dans leur immense majorité, rien du tout.

Quant à l’orientation qu’ils souhaitent lui voir adopter, 48 % réclament un « pape réformateur », tandis que 17 % espèrent un pape « traditionnaliste ». Sans surprise, les catholiques pratiquants sont divisés, avec une légère préférence pour une posture conservatrice.

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