L'économie française devrait payer parmi les plus lourds tributs au monde. Ses trois secteurs clés - tourisme, aéronautique, luxe - auront bien du mal à affronter le choc.
L'« îlot de prospérité ». Ainsi les journalistes anglo-saxons surnommaient-ils la France au tout début des années 1930, un temps préservée de la grande lame dépressive venue de Wall Street. Ses ressorts démographiques et son autonomie industrielle lui servent alors de premiers abris. Bien plus tard, en 2008, à l'occasion d'un ébranlement financier comparable et toujours en provenance des États-Unis, les observateurs vantent cette fois son « économie édredon », faite de filets sociaux et de vaillants consommateurs, propres à amortir le choc. Au grand soulagement du président de l'époque, Nicolas Sarkozy, la richesse nationale du pays baisse de « seulement » 2,9% l'année suivante contre presque le double en Allemagne (- 5,7%) et en Italie (- 5,5%).
Et cette fois ? Cette fois, aucune « french »-digue ne semble retenir le déferlement de la crise économique née du coronavirus. Sur la foi des prévisions du FMI, la France se place même troisième au triste rang des pays les plus vulnérables avec un recul du PIB attendu cette année de 12,5%. La faute aux grands choix économiques faits par les élites patronales et administratives dans les années 1990.
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