Donner un entretien à Valeurs Actuelles : un péché mortel pour la gauche

Source [Le Salon Beige] : Dans son dernier numéro, Valeurs actuelles a interrogé Eric Naulleau, qui dénonce les ravages du wokisme dans la littérature :

[…] Je pense qu’il existe de nombreux points communs entre le néoféminisme et les totalitarismes : tous deux veulent faire table rase du passé pour bâtir un homme nouveau. Le nazisme rêvait de la pureté raciale, le communisme de la pureté sociale ; le rousseauisme a l’obsession de la pureté morale et sexuelle. L’écriture inclusive est un cas d’école : elle n’a fait cesser aucune violence conjugale mais permet simplement de tyranniser les individus dans ce qu’ils ont de plus intime – leur rapport à la langue – tout en essayant de changer de force les conditions de l’existence. C’est une tyrannie du fait accompli. […]

La censure woke est pire que son équivalente au XIXe siècle : elle n’est plus verticale, ce n’est plus l’État qui dicte sa morale. Aujourd’hui, le danger est votre voisin de palier, votre collègue… Demandez à Bastien Vivès ! Il a été dénoncé par une pétition de dessinateurs dont personne n’a jamais entendu parler – médiocrité contre grandeur, comme on se retrouve… J’entends des esprits très frondeurs, très libres, me dire : “Il y a des choses que je ne peux plus écrire.” Ils ne veulent pas subir la mort sociale, la mort artistique, alors ils retiennent leur langue et leur plume. La prochaine génération ne s’en rendra même plus compte. Elle sera née dans un monde de plain-pied avec le wokisme, les jeunes auront intégré tous les phénomènes d’auto censure. C’est tout le propos de 1984 : il reste quelques dissidents, mais les autres ? Ils ignorent même qu’un autre monde est possible. Avant d’en arriver là, il faut que les esprits libres forment le dernier carré pour combattre et défaire ce wokisme. […]

La gauche est devenue sectaire, n’y resteront que ceux qui sont d’accord à 150 %. Si vous ne l’êtes qu’au quart ou à moitié, vous êtes un dissident impur qu’il faut combattre, éliminer. Comment ? En le traitant de fasciste. Il n’y a pas d’étiquette plus disqualifiante, je sais de quoi je parle ! […]

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