[Mise à jour 18 juin, avec les résultats] - "Décryptage" a publié des listes de députés "courageux" et "dangereux" à l'égard du respect des principes non "négociables" de la vie commune.

Ces listes ont été établies en s'appuyant essentiellement sur le travail d'assistants parlementaires qui ont pu juger sur place, à l'occasion de travaux législatifs sensibles, les députés les plus utiles et les plus nuisibles. Voici l'analyse des résultats qu'ils ont obtenu au premier tour, auxquelles nous avons ajouté celui de quelques circonscriptions sensibles, à suivre particulièrement en raison du profil de leurs représentants.

Pour en savoir plus sur le profil des candidats présentés, on peut se reporter aux listes initiales :

■ LISTE indicative de députés sortants dangereux à l'égard des principes non négociables

■ LISTES indicatives de députés sortants courageux à l'égard des principes non négociables

■ Voir également Trois conseils pour bien voter, 577 cas de conscience

Députés courageux, à soutenir sans hésitation

Christine Boutin, UMP-FRS Yvelines (10e), ministre du Logement et de la Ville (suppléant : Jean-Frédéric Poisson) a failli être élue au premier tour. Elle est en ballotage très favorable avec 49,23 % des voix contre 21,46 % à son adversaire socialiste, M. Didier Fisher. > Réélue (58,37%)

Jean-Paul Garraud, UMP Gironde (10e), est en ballotage favorable. Il a réuni 44,66 % des suffrages, contre 31,36 % à M. Philippe Buisson (PS). > Réélu (51,51%)

Marc Le Fur, UMP Côte d'Armor (3e), a frôlé l'élection au premier tour. Avec 48,02 % des voix, il affrontera sans danger son concurrent socialiste M. Loïc Cauret (34,70 %). > Réélu (52,02%)

Jean-Marc Nesme, UMP Saône-et-Loire (2e), est en ballotage favorable. Il obtient 43,38 % contre 33,64 % au radical de gauche Jacques Rebillard. En 2002, 71 voix séparaient les deux hommes. Le candidat du MoDem a obtenu 6,81% et un divers gauche 4,86 %. > Réélu (50,10%, soit 77 voix d'avance, par 20.262 voix contre 20.185 à son adversaire, soit 6 voix de plus qu'en 2002, où il avait recueilli 19.980 contre 19.909 à J. Rebillard).

Dominique Richard, UMP Maine-et-Loire (2e), est en ballotage favorable, avec 41,39 %. Son adversaire PS, Marc Goua, a recueilli 31,42 % des voix. > Battu (47,88%)

Christian Vanneste, UMP-CNI Nord (10e), est en ballotage très favorable. Il a distancé son adversaire socialiste Najat Azmy en recueillant 46,26 % des voix contre 21,10 %. La candidate du MoDem a obtenu 9,12 % et le candidat du FN, Christian Baeckeroot, qui a appelé à voter pour lui, 8,19 %. > Réélu (58,76%)

Dans notre liste de députés à soutenir sans hésitation, ont été réélus au premier tour : Pierre-Christophe Baguet, NI-ex UDF, investi par l'UMP Hauts-de-Seine (9e) (59,32%)

Véronique Besse, MPF Vendée (60,96%)

Claude Goasguen, UMP Paris (14e) (65,83%)

Lionel Luca, UMP Alpes-Maritimes (6e) (63,14%)

À noter :Jérôme Rivière, CNI Alpes-Maritimes (1e), a été éliminé (9,84%)

Candidats non sortant, à suivre particulièrement

Jean-François Debiol, UMP-FRS Rhône (7e) est en position plutôt favorable avec 39,05% contre le sortant socialiste Jean-Jack Queyranne (33,83%). Le candidat du MoDem a réuni 6,70 % des voix, celui du FN, 5,30% et la candidate communiste 3,68%. La dispersion des voix écologistes et d'extrême-gauche (6 candidats !) a pesé sur le mauvais résultat du sortant, et risque de lui coûter son siège aux dépens du candidat soutenu par Christine Boutin. > Battu (47,68%)

Marie-Claire Danen, UMP-FRS Haute-Garonne (3e) est la seconde candidate investie du Forum des Républicains sociaux investie par l'UMP. Elle est en ballotage difficile, avec 28,89 % des voix contre le sortant socialiste Pierre Cohen (37,43%). > Battue (42,74%)

François Pinte, UMP Loire-Atlantique (2e). Issu du sérail, il a collaboré avec Philippe Séguin avant de devenir le directeur de cabinet de François Fillon à la région Pays-de-Loire. Il est le fils du député-maire de Versailles, Étienne Pinte, un élu conservateur de sensibilité démocrate-chrétienne, praticien emblématique du vieux cloisonnement anticatholique "convictions privées/responsabilités publiques". À 40 ans, le candidat est à suivre pour tester la capacité de la jeune génération nourrie au sein du RPR puis de l'UMP à rompre avec l'esprit de 68, et le conformisme culturel de la vieille droite. Battu de 360 voix en 2002, le voici en ballotage plutôt favorable ; il a creusé l'écart avec sa rivale socialiste sortante, Marie-Françoise Clergeau, en obtenant 38,93 % contre 36,40%. Mais il devra faire le plein des voix de droite et au-delà (MoDem) pour faire la différence. > Battu (45,24%)

Alain Juppé, UMP Gironde (2e). Le ministre de l'Ecologie et du Développement durable joue gros, même s'il a renversé la tendance de la présidentielle (où Ségolène Royal avait devancé Nicolas Sarkozy) en prenant la tête dans sa circonscription. Avec 43,73 % des voix, il devance largement son adversaire socialiste Michèle Delaunay (31,36 %), mais les reports seront délicats. Le candidat du MoDem a obtenu 8,31 %, celui des Verts 6,83 %. > Battu (49,07%)

Marine Le Pen, FN Pas-de-Calais (14e), a créé l'exploit avec 24,47 % des voix et en éliminant les candidats UMP (12,95 %) et MoDem (13,24%). Le candidat socialiste obtient un score médiocre (28,24 %) mais devrait bénéficier des désistements "républicains" auxquels ont appelé la plupart de ses rivaux du premier tour, dont le député communiste (11,49 %). > Battue (41,65%)

Marie-Thérèse Sikora, UMP Puy-de-Dôme (6e). Heureuse surprise à Riom où la candidate de l'UMP arrive en tête avec 34,23 % des voix devant le socialiste sortant Jean Michel. Le candidat communiste a obtenu 9,47 %. Mais c'est une fois de plus le report des voix du MoDem (Catherine Mallick 9,61%) qui fera l'élection. En l'emportant, Marie-Thérèse Sikora, dont la présidente du comité de soutien est Elizabeth Montfort, pourrait entamer la suprématie socialiste sur le département, et devenir une alliée sûre au Parlement. > Battue (45,76%)

Philippe Bas, UMP Manche (2e). L'ancien ministre de la Santé du gouvernement Villepin, spécialiste de la politique familiale, "ministre catholique des occasions ratées" (Tugdual Derville), a raté son parachutage dans la Manche où il devance de quelques points le candidat divers-droite dissident et maire d'Avranches, Guénhaël Huet (33,68 % contre 31,37%). Le candidat socialiste a obtenu 14,24 %, et celui du MoDem 5,44 %. > Battu (42,14%)

Arnaud Danjean, UMP Saône-et-Loire (6e). Un profil musclé, courageux et intelligent pour ce jeune candidat (35 ans) qui a failli devenir officier de marine après Science Po. Son film préféré ? Mission, de Roland Joffé. Ancien chef d'agence de la DGSE à Sarajevo, il est en passe de couler le vibrionnant bo-bo révolutionnaire Arnaud Montebourg. Avec 43,95 % contre 41,37 % au député sortant, il peut l'emporter si les reports fonctionnent bien. Le MoDem n'a réuni que 4,58 %. La surprise vient du FN dont le candidat n'exclut pas à titre personnel de voter pour M. Montebourg . > Battu (49,66%, avec 396 voix d'écart)

Jean-Pierre Chevènement, PS-MRC Belfort (2e). Le "Ché" a raté son retour : 26,03 % contre 43,15 % au sortant UMP Michel Zumkeller. En cause, la zizanie locale de la gauche, et la candidature dissidente du socialiste Alain Dreyfus-Schmidt (7,25 %). Le candidat du MoDem (4,32 %) a refusé de prendre parti. > Battu (45,52%)

Dominique Strauss-Kahn, PS Val-d'Oise (8e). Pari difficile pour la challenger de Ségolène Royal, qui arrive en seconde position (37%) derrière la candidate UMP Sylvie Noachovitch 37,37 % . Mais ses réserves semblent supérieures à son adversaire. Et il louche sur les 3,3 % du MoDem, comptant sur l'"estime" publiquement déclarée à son endroit par François Bayrou. > Réélu (45,47%)

Députés particulièrement dangereux à l'égard des principes non "négociables"

Roselyne Bachelot, UMP Maine-et-Loire (1e). Le ministre de la Santé devrait retrouver son siège qu'elle avait laissé à René Bouin. Elle est en ballottage favorable, avec 46,87 % des voix, devant le socialiste Luc Belot (26,16 %). > Elue (54,67%)

Christian Bataille, PS Nord (22e) : ballotage difficile. En deuxième position au premier tour, il recueille 30,28 % des suffrages exprimés contre 36,48 % à son adversaire UMP Marie-Sophie Lesne. Mais le candidat du PCF, Bernard Baudoux a obtenu 13,92 % des voix et la candidate du MoDem, 4,59 %. Le FN atteint 6,26 %. > Réélu (52,78%)

Patrick Bloche, PS Paris (7e) : ballotage difficile. En tête au premier tour, il réunit 37,88 % des voix face à l'UMP Claude-Annick Tissot (31,54 %). Le total des voix de gauche joue cependant en sa faveur. > Réélu (62,44%)

Marie-Thérèse Boisseau, UMP Ille-et-Vilaine (6e) : ballotage difficile. Avec 37,25 % des voix, l'éphémère secrétaire d'État aux handicapés du premier gouvernement Juppé devra affronter un candidat centriste, Thierry Benoît (20,21%). Investi par le MoDem, Benoît avait appelé à voter... Nicolas Sarkozy ! Le premier candidat de gauche, l'écologiste Marie-Pierre Rouger, est éliminée avec seulement 18,92 % des voix. Où iront les voix de gauche ? > Battue (44,91%)

Patrick Braouezec, PC Seine-Saint-Denis (7e) : ballotage favorable > Réélu (65%)

Jean-Pierre Brard, app. PC Seine-Saint-Denis (7e) : ballotage défavorable. Talonné par la socialiste Mouna Viprey (25,39 %), le sortant ex-communiste présenté par le PRG ne recueille que 28,53 % des voix. Le candidat UMP n'obtient que 22,22%, il est éliminé. > Réélu (100%, le candidat socialiste s'est retiré)

Alain Claeys, PS Vienne (1e) : ballotage favorable > Réélu

Yves Cochet, Verts Paris (7e) : ballotage défavorable. L'écologiste mène d'une courte tête avec 35,79 % des voix contre 34,03 % à l'UMP Nicole Guedj. Les 18,37 % recueillis par le bayrouiste Marielle de Sarnez feront l'élection. > Réélu (67,17%)

Henri Emmanuelli, PS Landes (3e) : ballotage favorable. > Réélu

Élisabeth Guigou, PS Seine-Saint-Denis (9e) : ballotage favorable. > Réélue

Jack Lang, PS Pas-de-Calais (6e) : ballotage favorable. > Réélu

Jean-Marie Le Guen, PS Paris (9e) : ballotage favorable. > Réélu

Noël Mamère, Verts Gironde (3e) : ballotage favorable. > Réélu

Henriette Martinez, UMP Hautes-Alpes (1e) : ballotage favorable. > Réélue (51,77%)

Didier Migaud, PS Isère (6e) : ballotage favorable. > Réélu

Nadine Morano, UMP Meurthe-et-Moselle (5e) : ballotage favorable. > Réélue (52,82%)

Xavier de Roux, UMP Charente-Maritime (3e) : ballotage favorable. > Battu (47,98%)

Roger-Gérard Schwartzenberg, app. PS (MRG) Val-de-Marne (3e) : ballotage défavorable. Distancé avec seulement 27,74 % des voix contre le candidat UMP Didier Gonzales (38,98 %), l'ancien ministre est victime du bon score du PC (8,08 %) et sans doute du MoDem (9,83 %). > Battu (49,80 %)

Christiane Taubira, app. PS (MRG) Guyane (1e) : ballotage favorable. > Réélue

Alain Vidalies, PS Landes (1e) : ballotage difficile. Légèrement en tête au premier tour avec 38,48 % des voix, le socialiste est talonné par l'UMP Marie-Constance Berthelon (35,23 %). Le MoDem a recueilli 11,11 % des suffrages exprimés. > Réélu (53,08%)

Députés "dangereux" réélus au premier tour : Xavier Bertrand, UMP Aisne (2e), ministre du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité (53,28%)

Bernard Debré, app. UMP Paris (15e) (64,91%)

Jacques Myard, UMP Yvelines (5e) (51,09%)

Françoise de Panafieu, UMP Paris (16e) (64,68%)

Valérie Pecresse, UMP Yvelines (2e), ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (54,80%)

■ D'accord, pas d'accord ? Envoyez votre avis à Décryptage