Quand les jeunes représentants des partis politiques débattent

La chaîne de télévision LCI a eu l’idée d’organiser le 26 janvier 2022 un débat politique avec les représentants des jeunes engagés pour les principaux candidats à l’élection présidentielle et pour M.Macron.

Après quatre-vingts minutes de débat, c’est la conclusion du temps accordé à l’examen du thème :

« Mila, GIMS. Quelle place pour la religion dans la république ? »

Le représentant de Mme Pécresse, Guilhem Carayon, termine (1H21’) :

« L’islam politique dans notre pays s’exprime par le fait que 74% des jeunes musulmans pensent que les lois de la religion passent avant les lois de la République. L’islam politique, c’est un prêtre égorgé, le Père Hamel. L’islam politique, c’est un professeur qui a été décapité, Samuel Paty. L’islam politique, c’est des Français qui ont été tués à des terrasses de café parce qu’ils représentaient la France ».

L’animateur demande alors à M. Ambroise Méjean, 25 ans, conseiller en communication et Président des Jeunes pour Macron, de conclure (1H22’20’’) :

« Voir la droite républicaine ne pas être capable de condamner les dérives d’associations catholiques radicalisées, c’est un problème aussi. Chez les républicains, on condamne toute les associations qui sont mobilisées contre le droit à l’avortement et qui insultent généralement des femmes qui font des choix courageux [NDLR : on aurait pu penser qu’il parlait des femmes qui décidaient de garder l’embryon, mais non…], ça on ne peut pas l’entendre ».

Il a l’air fin, le garçon. Certainement talentueux. Représentant paraît-il le Nouveau Monde.

Et pourtant.

Pourtant, ça nous rappelle tellement M. Castaner, inoubliable ministre de l’Intérieur, lors d’un entretien le 23/11/2017 sur RMC :

« Non, l’islam aujourd’hui ne pose pas problème. Certains au nom de l’islam ont des comportements inacceptables, même [!] des terroristes. Mais l’islam est une religion de bonheur, d’amour, comme la religion catholique. »

Ca nous rappelle (comment pourrait-on oublier cet éminent politologue si propre sur lui et si passionnément macronien ?) Olivier Duhamel qui, fin mars 2018 dans un débat sur « Terrorisme : que faire contre l’islam radical » et à propos de l’expulsion des imams étrangers qui prêchent la haine, faisait le parallèle avec les « prêches de Saint Nicolas du Chardonnet »

Ca nous rappelle encore M. Castaner, sur RTL le 16 avril 2018, à propos du voile islamique :

« On s’est posé la question il y a quelques années quand toutes les femmes catholiques portaient un voile ? … Il y a quelques années quand, en France, y compris nos mamans portaient un voile, portaient le voile catholique, on ne se posait pas la question ».

Ca nous rappelle même l’irréprochable auteur Mme Christine Angot lors de l’émission On n’est pas couché du 6 octobre 2018 lors de laquelle était reçu l’écrivain algérien Boualem Sansal :

« On est pris dans une sorte de tenailles entre les islamistes et ces courants identitaires. Des victoires ont été remportées contre Daech. L’invasion islamiste, pour l’instant en tout cas, n’a pas eu lieu. En face de Macron, on n’avait pas un candidat d’un parti islamiste, on avait un candidat d’un parti d’extrême droite, et donc, en matière d’invasion, pour l’instant, c’est l’extrême-droite en France qui investit l’espace politique et l’espace du débat public. »

 

Pour retrouver la vidéo du débat, cliquer ici : https://youtu.be/R5wgH9JYOMc

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