“Oui, une fois de plus, le peuple a été berné”

Source [Le Salon Beige] : Réaction d’Hilaire de Crémiers dans Politique Magazine, suite aux élections :

[…] Oui, une fois de plus, le peuple a été berné. C’est son sort en République. C’est la loi du régime. Depuis l’origine ! Rien ne change ni n’a changé. Impossible qu’une réaction nationale puisse aboutir dans ce cadre institutionnel, façonné pour précisément l’empêcher d’aboutir.

La Grande Peur

Et donc, répétons-le, le résultat était prévisible. Mais il était nécessaire d’agiter la « Grande Peur ». Et tout le monde y contribue dans un pareil cas, même à leur manière et sans le vouloir – c’est la force du système – ceux qui devront en pâtir, tout simplement parce qu’ils existent et que leur existence la favorise et la légitime. Comme en 1789, cette fausse « Grande Peur » où « l’aristocrate » devenait l’ennemi commun, comme en 1793 où la République était en danger, comme en Fructidor An IV et en Vendémiaire An V quand les royalistes pouvaient s’emparer de la République et où tuer et éliminer ne gênaient pas les hommes au pouvoir, républicains corrompus et corrupteurs, le seul coup d’État permis étant le coup d’État républicain, ce qui arriva deux ans plus tard, puis comme en 1830, comme en 1848 et 1850, pour effrayer les provinces conservatrices, comme en 1877 pour abattre la réaction catholique et royaliste, comme en 1905 pour casser définitivement l’Église et les rébellions populaires, comme en 1924 et en 1926 pour mieux empêcher l’Action française de poursuivre son œuvre, en mettant astucieusement l’Église ralliée dans le coup pour mieux abattre cet adversaire par une condamnation religieuse, comme en 1934 où la République employa les armes contre le peuple révolté par les scandales, comme en 1956, comme en 1958 où les Mollet et Pflimlin refilèrent la République à De Gaulle, comme en 1968, comme en 1984, comme en 2002 où la République fit semblant de se faire peur mais avec quelle fureur, comme en 2012, comme en 2017 qui fut une farce, comme en 2022 où gauche et droite furent menées en bateau par Macron, finalement comme en 2024. La chose est récurrente, c’est répétitif. Le mécanisme se met en place automatiquement, sans même besoin de vrai complot. Ce qui n’empêche qu’il en est qui savent se servir du phénomène à leur profit ; et c’est toujours pour faire progresser les forces de destruction et de dissolution, car rien n’est plus facile au milieu de la trouille provoquée et généralisée que d’avantager ainsi la révolution en marche et de permettre à l’aventurier, tel Macron, peut-être demain Mélenchon, qui veut ramasser la mise électorale, de conquérir le pouvoir. Car il s’agit de situations où le pouvoir est à prendre et à reprendre. La tentation est trop grande.

La réalité d’aujourd’hui

Voilà donc le Rassemblement national réduit à compter ses députés. Malgré ses presque 11 millions de voix et alors qu’il manquait toutes celles qui, en raison des circonstances, n’avaient pu s’exprimer, représentant presque le double du Nouveau Front populaire et plus encore d’Ensemble, il sera le moins représenté à l’Assemblée nationale. C’est le génie des mathématiques républicaines. Il a suffit que les deux larrons de la République s’entendent au deuxième tour pour arracher tout espoir de victoire à la droite nationale. Bien joué ! Mais, comme il a été dit au début de l’article, pourquoi s’étonner, c’était inscrit d’avance.

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