Le président Emmanuel Macron a défrayé la chronique cette année en évoquant la fin de l’abondance pour les Français. Enième provocation plus ou moins volontaire pour un président ignorant la pauvreté d’une partie de la population et qui semble aujourd’hui parler plus vite qu’il ne pense. Le constat du déclassement de la France semble cependant bien compris de tous et la nouvelle donne mondiale née de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine appellent à constater froidement les dégâts et à en tirer les conséquences.

Une année noire, vraiment ?

 

A regarder 2022 dans le rétroviseur, les événements passés lors de l’année écoulée peuvent apparaître bien démoralisants : guerre en Ukraine, maintien de la « menace sanitaire » (quelle que soit la manière dont on envisage l’épisode Covid), réélection d’Emmanuel Macron, crise économique, explosion du prix de l’énergie et appauvrissement de la population, offensive « woke », dramatique affaire Lola, crise dans l’Eglise catholique…

Il s’agit cependant de prendre un peu de hauteur et d’avoir à l’esprit qu’en matière d’évènements médiatiques, on retient généralement le pire et surtout on personnifie des problèmes qui souvent nous dépassent. Il ne s’agit pas de dire ici que nous ne pouvons rien faire et qu’il faudrait nous désintéresser du monde qui nous entoure mais d’insister sur la nécessité de prendre régulièrement du recul sur une actualité moribonde pour laquelle nos leviers d’actions sont parfois limités.

En réalité, 2022 est aussi notre année, votre année. Nos vies ne sont pas faites que de l’actualité et des phénomènes « macro-médiatiques » qui occupent les réseaux sociaux et nous chagrinent voire nous révoltent à plus ou moins juste titre. Nous avons (et j’espère que vous avez) eu des motifs de satisfaction cette année ; à défaut, il s’agira de se dire que la prochaine sera meilleure !

 

Il est temps de regarder vers le futur !

 

Comme ces éditoriaux l’évoquent souvent, il convient d’envisager l’avenir politique dans le temps long. A chaque scrutin présidentiel, les marchands électoraux vendent un vote de la dernière chance. Et pourtant la dernière chance ne se situe pas dans les urnes ou en tout cas pas seulement. C’est en convainquant les âmes, en changeant les personnes et en parvenant à être soi-même meilleur que les lignes bougeront. Développer aujourd’hui un écosystème associatif capable de peser et de mobiliser, entretenir des liens communautaires avec nos semblables, refuser certains modes de vie ou habitudes néfastes en exaltant le bon et le beau est accessible à tous dans la mesure des talents qui nous ont été donnés.

Sans nier le chaos ambiant, il est urgent de relever la tête et de faire notre devoir pour l’avènement d’un ordre plus juste qui ne s’écrira pas demain mais pour lequel il nous faut aider à poser les fondations.