La Coupe du monde au Qatar a confirmé un vieux dicton : qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. Alors que la question d’un boycott était sérieusement évoquée quelques mois avant la compétition, le Mondial a battu des records d’audience. Les « valeurs occidentales » en prennent un coup ; quant aux esclaves morts de la monarchie du Golfe, ils sont condamnés à l’oubli. Même la cause LGBT a été sacrifiée sur l’autel des pétrodollars. Les débordements en France ont confirmé pour leur part l’incapacité de nos dirigeants à assurer la sécurité des Français… Enfin, l’implication d’une vice-présidente du Parlement européen illustre le système de corruption qui a entouré l’organisation.

Le « succès » du Mondial de football

 

Les organisateurs de la Coupe du monde au Qatar se targuent d’un succès, appuyant leur argumentaire sur la compétition qui s’est plutôt bien déroulée sur le terrain et en tribune. Et pour cause, la « fête » était peu exposée car pas vraiment populaire. Entre le prix du billet d’avion, du logement et l’interdiction de boire de l’alcool, les Qataris se sont coupés d’un public possiblement agité. Seuls quelques énergumènes ont été mis sur la touche : individus venant au stade avec des vêtements aux couleurs LGBT ou supporters un brin provocateurs en tenue de Croisés.

Au niveau des audiences télévisées, on a pu constater que les menaces de boycott n’ont pas été mises à exécution et les chaînes diffusant les matchs ont enregistré des scores très élevés.

 

Médias, politiques et sauvages

 

La majorité des médias, assez critiques de la compétition avant son coup d’envoi, s’est prise au jeu. Cela a le mérite de nous apprendre que ces médias sont contraints, dans une certaine mesure, par l’opinion. Côté retransmissions en France, les amateurs de football ont pu se délecter des commentaires systématiquement pro-marocains ou africains des chaînes télévisées qui affrontaient d’autres équipes que celle de la France. Ainsi, lors de l’affrontement entre le Portugal et le Maroc, les journalistes français se sont extasiés sur l’équipe maghrébine, délaissant une partie non négligeable des téléspectateurs français d’origine portugaise.

La sphère médiatique a aussi relaté les actes de délinquance et de chasses aux français de manière très aléatoire quand le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a préféré minimiser les débordements qu’il attribue à des « Français ». Le parcours formidable de l’équipe du Maroc a en effet été le prétexte pour des Français d’origine marocaine ou des binationaux de causer des troubles graves à l’ordre public. Des français ont été passés à tabac et à Montpellier, un individu mineur est mort après avoir attaqué la voiture d’un français qui l’a écrasé.

 

Et derrière : la corruption généralisée

 

Un mondial qui a donc fait la part belle à la délinquance sur le territoire français. Les voyous d’en bas ne sont pas seuls et l’arrestation de la vice-présidente grecque du Parlement européen Eva Kaili, accusée d’avoir accepté des pots de vin de Doha pour dire du bien de l’émirat pendant la Coupe du monde, montre que de Saint-Denis à Bruxelles, la délinquance est protéiforme.

Les liens sulfureux qu’entretiennent certains politiques avec le Qatar ne sont pas nouveaux. Hier Nicolas Sarkozy avait flirté avec la monarchie islamique et aujourd’hui, l’influence qatarie continue de s’exercer sur des élus vendus.