De la GPA à Gaza, le grand écart de la gauche Insoumise

La France Insoumise est devenue en l’espace de huit ans une véritable marque politique. Dopé à l’agit-prop, le parti fondé par Jean-Luc Mélenchon a redonné vie à une gauche moribonde. Au menu : radicalité, provocation mais aussi et surtout contradiction.

« Où est votre cerveau ? Question que l’on se pose depuis des générations pour les Le Pen ». Cette sortie, mal orthographiée dans sa version originale, est une réponse de la candidate Insoumise aux élections européennes Rima Hassan à Marion Maréchal qui s’indignait de la promotion faite de la GPA par un individu du show-biz sur les réseaux sociaux.

 

Notre honneur s’appelle absurdité

 

Cette attaque est symptomatique de la méthode « Insoumis », faite de provocations et de contradictions. S’en prendre à une personne et à son ascendance familiale, qui plus est de la part de militants antiracistes, est contestable. Quant au fond du propos, qui revient à défendre la GPA, quintessence du capitalisme progressiste, il est complètement incohérent de la part d’une personnalité de la gauche radicale.

Ce genre de grand écart est désormais le lot de la gauche insoumise. Là où le PCF, dans sa déclinaison stalinienne, avait conservé quelques vestiges des temps anciens, les Insoumis, biberonnés au trotskisme, ne s’embarrassent pas de cohérence.

La défense de la Palestine s’inscrit d’ailleurs dans cette contradiction, de la même manière que pour les militants des mouvances antifascistes. Ainsi, LFI brandit le drapeau palestinien et revendique l’indépendance et le droit d’exister de cette nation, oubliant, le temps de l’opération de communication, sa propre détestation des nations et des drapeaux qui ne seraient pas rouge (ou arc-en-ciel).

 

Islamo-opportunisme et homophilie à géométrie variable

 

L’Everest de la contradiction apparait lorsqu’il est question de mœurs. Très libéraux et militants en la matière, notamment sur les questions concernant les LGBT et le féminisme, les Insoumis seront intransigeants contre les catholiques Français qui ne souscriraient pas à leurs dogmes mais se montrent d’une extrême tolérance avec les autres… Ainsi Jean-Luc Mélenchon et ses ouailles ont-ils chaudement salué le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, M. Mélenchon déclarant même : « Vive le Sénégal démocratique ! Pourvu que les Français sachent faire aussi bien que les Sénégalais le moment venu. ». Le nouveau président est polygame quand le Premier ministre qu’il a nommé, Ousmane Sonko, également salué par Jean-Luc Mélenchon, qualifie l’homosexualité de « contre nature » et envisageait de durcir la loi réprimant l’homosexualité en cas d’élection.

Il ne s’agit pas ici de critiquer la perception sénégalaise d’un phénomène de société de notre part mais de constater la contradiction crasse dans laquelle se vautrent les Insoumis.

Le procédé est le même en France où LFI s’accommode volontiers d’une certaine forme de conservatisme dans l’électorat musulman mais ne le pardonnera pas aux natifs chrétiens…

 

Quand des anticapitalistes plagient des anglosaxons

 

La méthode Insoumise repose sur de multiples ressorts, au premier rang desquels se trouve la provocation poussée à l’extrême sans peur aucune de passer pour des déments. En la matière, l’écologiste Sandrine Rousseau se rattache largement à ses alliés mélenchonistes. Il s’agit avant tout de faire parler, de lancer des ballons d’essai et de tenir la position la plus extrême en espérant tirer l’opinion où la classe politique le plus à gauche possible. La finalité électorale n’est en revanche jamais loin, ce qui différencie LFI de formations plus marginales comme Lutte Ouvrière ou le Nouveau Parti Anticapitaliste.

Les Insoumis sont parvenus à initier en France un clientélisme déjà palpable dans les pays anglosaxons où les gauches ont su conjuguer l’obsessionnelle défense contradictoire des minorités sexuelles, féministes et musulmanes. A la fin, il semblerait néanmoins que ces derniers l’emportent...

 

Olivier Frèrejacques

Président de Liberté politique