Article rédigé par <i>Di Tempi,</i> Milan, le 25 octobre 2002
Les Arabes et les musulmans ne sont pas nos ennemis. Il n'y aura pas de " guerre des civilisations ". Mais il est temps que l'Europe aide réellement ceux d'entre eux qui souhaitent sortir de la tyrannie politico-religieuse de l'islamisme idéologique.
C'est le point de vue de Tempi, l'hebdomadaire officieux de Communion et Libération.
[Document] Les Arabes et les musulmans ne sont pas nos ennemis. Il n'y aura pas de " guerre des civilisations ", et le monde n'est pas fatalement destiné à se dissoudre dans le feu inextinguible d'un conflit entre le fanatisme ténébreux des fils d'Allah et un Occident réduit au rempart anglo-américain. Des économistes et politologues qui ont rédigé cette autocritique lucide qu'est le Rapport sur le développement humain dans le monde arabe à la reine de Jordanie — qui descend en tailleur immaculé à Milan pour visiter les ateliers de haute couture, tenir des conférences sur la femme dans le monde méditerranéen, promouvoir des dîners de bienfaisance et recevoir la médaille d'or ambrosienne ; des transfuges du fondamentalisme islamique qui racontent leur rédemption [...] aux composantes de l'Irak National Congress qui réclament des élections et la démocratie pour l'après Saddam, une partie importante du monde arabe et musulman est parcourue d'un désir ardent de liberté et d'une religion ni névrotique ni idéologique.
Mais pour qu'une saine laïcité et une saine religiosité puissent fleurir, il est indispensable que soient mis sur la touche justement ces leaders arabes qui ont fait de la laïcité un étendard destiné à mieux cultiver les desseins myopes du pouvoir et qui, pour la même raison, ont conclu des alliances contre nature avec la religiosité défigurée du fondamentalisme. Nous parlons des Saddam Hussein, des Arafat et de tous ces pseudo-laïcs (de gauche) arabes qui n'ont offert comme cadeau à leurs peuples que des défaites, des souffrances et des filets de haine, qui ont épuisé la communauté internationale avec leurs interminables double et triple jeux, alternant menaces et victimisme, terrorisme et respectabilité.
Pour une " paix des forts " au Moyen Orient, pour une ère nouvelle de collaboration entre Occident et Arabes, il est indispensable que ces personnages sortent de la scène.
Malheureusement, le monde arabe n'est pas encore en mesure de pratiquer l'alternance et c'est la raison pour laquelle les changements de leaders ne peuvent avoir lieu qu'avec des interventions étrangères. Que ce ne soient que les États-Unis et Israël qui s'occupent de cela ne fait que déshonorer une Europe craintive. Qui devrait au contraire, si elle veut sauver des vies humaines et travailler pour la paix, s'engager en première ligne.
Di Tempi, editoriale, n. 39, 26 septembre 2002
©Traduction Éric Iborra pour Décryptage.