Bonne nouvelle pour les pauvres : un vaccin contre le paludisme
Article rédigé par Jean-Flouriot, le 19 mars 2010

Dans son édition du 17 mars, Le Monde.fr annonce la mise en route d'une nouvelle phase d'essais cliniques d'un vaccin contre le paludisme. De nombreux essais ont déjà été tentés mais aucun n'avait jusqu'à présent débouché sur une application. Cette fois, il semble qu'on touche au but et l'on peut espérer disposer d'un vaccin efficace dans un délai de cinq ans.

 

Le paludisme est l'un des pires fléaux qui ravagent l'humanité. Il cause chaque année la mort de 2 à 3 millions de personnes, en majorité des enfants de moins de cinq ans, et principalement en Afrique au sud du Sahara. Mais, dans le monde, ce sont près d'un milliard de personnes qui sont touchés par la maladie.
Celle-ci se manifeste par des poussées de fièvre qui affaiblissent considérablement le patient, diminuent sa résistance à d'autres maladies et, particulièrement, la tuberculose, et réduisent la productivité de son travail. Les médicaments les plus classiques, la quinine, la chloroquine, se révèlent de moins en moins efficaces.
Le paludisme est dû à la présence dans le sang d'un parasite, le plasmodium, dont il existe plusieurs espèces. Le plus dangereux est le plasmodium falciparum, très présent en Afrique, dont l'action très brutale est souvent mortelle.
C'est un médecin militaire français, Alphonse Laveran, qui en a découvert l'existence à la fin du XIXe siècle, en Algérie. Cette découverte lui valu le prix Nobel de médecine en 1907. On attribuait alors au mauvais air des marécages la propagation de la maladie, d'où son autre nom de malaria . Un peu plus tard, un médecin anglais, Ronald Ross, prouva que c'était un moustique, l'anophèle, qui était le vecteur du parasite. Par ses piqûres, le moustique introduit le parasite dans le sang du malade.
On a pu éradiquer le paludisme dans les pays riches d'Europe et d'Amérique du Nord après la Seconde Guerre mondiale en utilisant massivement des insecticides, spécialement le DDT, mais les moustiques lui sont devenus résistants. La protection médicamenteuse est coûteuse et hors de portée de bien des populations pauvres. Le Vietnam a obtenu des résultats très positifs en généralisant l'utilisation de moustiquaires imprégnées.
Depuis 2002, l'OMS a mis en place un Fonds mondial contre le paludisme, le Sida et la tuberculose et la Fondation Bill Gates a soutenu la Malaria Vaccine Initiative (MVI) qui finance les recherches sur le vaccin.
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