Article rédigé par Boulevard Voltaire, le 20 novembre 2023
Source [Boulevard Voltaire] : Le cinquième anniversaire du mouvement des gilets jaunes est un peu passé inaperçu. Ce samedi après-midi, ils n'étaient plus, selon la presse, que quelques centaines d'irréductibles à défiler dans les rues de Paris, mais l'esprit qui les animait n'a pas disparu.
Tout a commencé le 17 novembre 2018. En quelques semaines, des milliers de gilets jaunes ont fait trembler Macron et son gouvernement. Bien sûr, il y avait parmi eux quelques excités, le plus souvent d'extrême gauche, prêts à semer le désordre. Le soir, des hordes venues des banlieues, qui n'avaient rien à voir avec la foule des manifestants, dévastaient et pillaient allègrement les vitrines. Il y avait aussi quelques personnes, sincèrement révoltées ou en mal de renommée, qui cherchaient à se mettre en avant. Mais la grande majorité d'entre eux représentaient la France périphérique, la France des territoires, la France abandonnée ; la France, tout simplement.
On se souvient comment Macron, déjà fragilisé par l'affaire Benalla, se terrait à l'Élysée, prêt à se faire exfiltrer en hélicoptère si les manifestations s'approchaient trop de son retranchement. Il finit, selon son habitude, par noyer le poisson en d'interminables débats, promettant de changer de méthode de gouvernement et donner la parole aux Français. Les promesses – c'est bien connu – n'engagent que ceux qui les reçoivent : on sait ce qu'il en advint. Il ne restait plus, pour l'hôte de l'Élysée, qu'à jouer la montre en attendant un second mandat, où il se posa en rassembleur des Français contre « l'extrême droite ».