Article rédigé par Valeurs actuelles, le 04 mai 2021
Source [Valeurs actuelles] Nicolas Dupont-Aignand Dans une lettre adressée à Éric Zemmour, Bruno Retailleau, Marine Le Pen, Florian Philippot, Julien Aubert, François-Xavier Bellamy, Michel Onfray, Philippe de Villiers, François Asselineau, Robert Ménard et David Lisnard, appelle au rassemblement pour l'élection présidentielle de 2022.
Chers amoureux de la France,
Notre pays souffre. Pillage industriel, chômage de masse, baisse du niveau scolaire, émeutes urbaines, submersion migratoire, délitement du sentiment national… Nos dirigeants veulent nous habituer à la médiocrité, à ce déclassement que l’on nous présente comme une fatalité, à une sortie de l’Histoire qui se précise.
La crise sanitaire a révélé au plus grand nombre l’ampleur du déclin que nous annoncions depuis tant d’années. Les Français ouvrent peu à peu les yeux. Le diagnostic que nous posions envers et contre tous est de plus en plus partagé. Aurons-nous le courage d’en tirer toutes les conclusions ?
« Les Français ne font de réforme qu’à l’occasion d’une révolution », disait le Général de Gaulle. Si nos idées sont majoritaires, les Français attendent que nous portions ce changement profond par les urnes, seule révolution souhaitable. Pour ce faire, ne tombons pas dans les travers déjà décriés par Proudhon – « La nation française est une nation de comédiens » – mais portons ce changement ensemble, autour d’un projet crédible et d’une personnalité qui nous permette de gagner dès 2022.
L’échéance se rapprochant, les Français sont inquiets de voir la multiplication de candidatures qui partagent l’essentiel et qui risquent de faire réélire Emmanuel Macron ou l’un de ses avatars mondialistes.
Chacun d’entre nous a ses qualités, ses défauts, ses spécificités. Certains sont plus conservateurs, d’autres plus souverainistes. Mais tous, nous avons au cœur de notre engagement un amour indéfectible et incommensurable de la France, que nous ne voulons voir mourir et pour laquelle nous croyons le redressement possible.
Jamais nos points de vue n’ont été aussi proches. Marine Le Pen a fait évoluer son parti, Bruno Retailleau, Julien Aubert, Laurent Wauquiez ou encore Éric Ciotti ont compris que leur parti et sa direction dérivaient vers En Marche dans une soumission à l’européisme aveugle, Éric Zemmour et Michel Onfray, brillants intellectuels, montrent de vives envies d’engagement dans la bataille politique, Phillipe de Villiers continue de nous épater par sa verve et ses talents… Tant de personnalités qui pourraient s’entendre, pour ne pas laisser l’échéance de 2022 nous échapper, pour ne pas décevoir une majorité de Français qui attend une véritable alternance.
Pour vaincre Emmanuel Macron et les forces du déclin, un préalable : choisir le meilleur candidat pour porter nos idées et gagner. Ce ne sont pas les médias dont on connaît la partialité, les sondages dont on connaît la fragilité et les partis dont on connaît l’esprit clanique qui doivent déterminer qui ira au second tour. Ce sont nos électeurs qui doivent choisir. C’est pourquoi je propose à nouveau d’organiser une grande primaire en décembre, par laquelle serait déterminé le candidat et scellée l’alliance. Chacun d’entre nous devrait s’engager à respecter le résultat de cette primaire et à soutenir son vainqueur.
Cette démarche est profondément gaullienne, comme l’est notre héritage politique commun : « Laissez donc le peuple choisir lui-même ! Son instinct est plus sûr que celui des partis ».
Amis des Républicains qui refusent la soumission, voyez comme la logique partisane vous mène à la compromission et comme le spectre d’une primaire LR s’éloigne chaque jour un peu plus. Éric Zemmour, pourquoi dédier votre talent à une désunion alors qu’il serait des plus utiles dans un projet commun de redressement. Marine Le Pen, je vous demande de réfléchir à cette proposition, que vous ne pouvez balayer d’un revers de main tant la situation du pays est grave. Républicains, patriotes, souverainistes de tout bord, répondez à cet appel, pour que nos électeurs fassent le choix dès décembre et qu’ils n’aient pas à attendre avril 2022, au risque de laisser Emmanuel Macron et son système choisir leur adversaire du second tour. N’attendons pas le scrutin suprême pour nous départager.
Préalable indispensable pour prendre part à cette primaire : vouloir recouvrer notre souveraineté. Toute entreprise qui s’écarterait de l’impérieuse nécessité à retrouver notre capacité d’agir tromperait les électeurs et ne pourrait porter le changement véritable que les Français attendent. Accepter l’Union européenne de la concurrence déloyale, de Schengen et de la Commission supranationale de Bruxelles dénaturerait nos valeurs et notre ambition. La France ne sera victorieuse que lorsque nous pourrons dire, comme De Gaulle le 30 janvier 1966, balayant Hallstein et sa commission : « La supranationalité a disparu. La France restera souveraine »
L’élection de 2022 ne peut être et ne sera pas un simple artifice démocratique : ce sera le rendez-vous du peuple français devant l’Histoire. Les amoureux de la France de tous horizons ont la responsabilité de faire triompher l’intérêt général sur le jeu des partis et des féodalités. Chacun, en son âme et conscience, pourra entendre cet appel ou l’ignorer.
En espérant que le salut de la patrie nous réunisse. Primum omnium salus patriae.
Amicalement,
Nicolas Dupont-Aignan