Article rédigé par Le Parisien, le 08 décembre 2020
Source [Le Parisien] Le chef de l’Etat se démultiplie pour prouver son engagement écolo, alors que les participants de la Convention sur le climat dénoncent des reculades.
Et tout à coup, le président se remet à parler de climat. Malgré la crise sanitaire, Emmanuel Macron a chamboulé son agenda et repeint sa semaine en vert. Ce mardi, le président organise un Conseil de défense écologique. L'après-midi, il doit se rendre sur le site industriel de Framatome, au Creusot, pour vanter les vertus du nucléaire civil et militaire. « Le chef de l'Etat assume ce qu'apporte cette énergie qui émet moins de CO2 que le photovoltaïque », souligne son entourage. La veille, Emmanuel Macron a animé une visioconférence sur les « zones à faibles émissions », ces métropoles où les véhicules polluants sont soumis à des restrictions de circulation.
Le Président cherche en ce moment à multiplier les signaux. A cause du cinquième anniversaire de l'Accord de Paris qui tombe samedi prochain? Ou pour faire taire le flot de critiques qui fusent sur le sort de la Convention citoyenne sur le climat, cette grande initiative de démocratie directe lancée après la crise des Gilets jaunes? Sur le papier, l'idée est simple. Les 150 citoyens tirés au sort ont planché sur des propositions visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Mais dans les faits, la promesse d'Emmanuel Macron de les traduire « sans filtre » est loin d'être tenue, dénoncent un bon nombre de conventionnaires. Face à cette fronde, le chef de l'Etat recevra ces citoyens à la mi-décembre. « Il aura des échanges avec eux pour expliquer et justifier pourquoi certains ajustements ont été faits », détaille un proche.
En attendant, ce sont ses ministres (Barbara Pompili, Jean-Baptiste Djebbari, Emmanuelle Wargon) qui ont reçu, lundi, des délégations pour évoquer le projet de loi censé reprendre les propositions de la Convention. « Nous préparons une loi qui enracinera l'écologie dans ce que la société française a de plus fondamental : l'école, les services publics, la justice, mais aussi l'urbanisme ou la publicité », claironne la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili.
Sauf que beaucoup de militants craignent des reculades. Et l'intervention de Macron, vendredi sur Brut, a échauffé les esprits. Son « je ne vais pas dire c'est le Coran ou la Bible, ou que sais-je » est mal passé auprès des citoyens tirés au sort. « Il y avait déjà eu la petite phrase sur les amishs, Disons que ces sorties sont peu élégantes, commente acide Sylvain Burquier l'un des 150. Je n'ai pas participé à cette construction simplement pour interdire les terrasses chauffées…»
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