Les confidences de Mgr Vigano à Aldo Maria Valli
Article rédigé par benoit-et-moi.fr, le 30 août 2018 Les confidences de Mgr Vigano à Aldo Maria Valli

Source [benoit-et-moi.fr] Aldo Maria Valli était parmi les blogueurs auxquels l'ex-nonce au Vatican a confié le texte du rapport qui ébranle le monde catholique. Le vaticaniste raconte leur rencontre, les circonstances de la remise du document, ses réserves, ses hésitations, et finalement son adhésion. Un document exceptionnel (27/8/2018, version corrigée le 28/8), dont le blog benoit-et-moi fournit la traduction. 

Les caractères gras sont du site benoit-et-moi.

Le mémoire avait été remis à plusieurs personnes : en Italie, à Marco Tosatti et à Aldo Maria Valli - et il a été publié en avant-première par La Verità (les sept premières pages de l'édition du 26 août, avec le titre d'ouverture "Le Pape connaissait les abus sexuels du cardinal gay mais il les a couverts"); dans la sphère anglophone, il a été publié dans le National Catholic Register, dans Life Site News et sur le réseau Ewtn. Dans la zone hispanique, il a été publié par Infocatolica, dans la zone francophone pa rL'homme nouveau et Riposte Catholique. (www.rossoporpora.org). 

En plus de son intérêt "historique", le témoignage d'Aldo Maria Valli est une réponse, au moins partielle, à ceux qui, pour contester les révélations du rapport, faute d'arguments, discréditent son auteur. Valli se dit prêt à donner la parole dans son blogue à d'éventuels contradicteurs. Nous verrons bien s'ils se manifestent.

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COMMENT MGR VIGANO M'A DONNÉ SON MÉMOIRE

Aldo Maria Valli
www.aldomariavalli.it 
27 août 2018
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"Dottore, j'aurais besoin de vous voir".
Le ton de la voix est tranquille, mais je perçois une note d'appréhension. Au téléphone, il y a Mgr Carlo Maria Viganò, l'ex-nonce aux États-Unis.
Je ne cache pas ma surprise. Nous nous sommes rencontrés quelques fois, lors de congrès publiques, mais nous ne pouvons pas dire que nous nous connaissons.
Il m'explique qu'il est un lecteur assidu de mon blogue, appréciant mon courage et ma clarté, parfois combinés à l'ironie. Je le remercie et je lui demande: mais pourquoi nous voir?
La réponse est qu'il ne peut pas le dire au téléphone.
D'accord, alors voyons-nous, mais où?
Naïvement, je propose ma rédaction, ou le petit bar à quelques mètres, qui est ma rédaction bis.
"Non, non, au nom du ciel. Aussi loin que possible du Vatican, loin des regards indiscrets".
Par nature je ne suis pas complotiste, mais je perçois que le monsignoreest sérieusement inquiet.
"Alors, chez moi? Pour dîner? Je vous préviens qu'il y aura ma femme et certaines de mes filles".
"C'est très bien, chez vous".
"Dois-je venir vous chercher?"
"Non, non, je viens avec ma voiture".
Et il est venu.
Quand l'archevêque arrive, par une tiède soirée d'été, je vois un homme plus âgé que dans mon souvenir. Il sourit, mais on comprend immédiatement que quelque chose l'oppresse. Il a un poids sur le cœur.
Pour apaiser la tension, après les présentations de ma femme et de mes filles, et après qu'il ait béni la table, nous plaisantons sur nos racines lombardes communes (il est de Varèse, nous de Rho). Le monsignore est arrivé à l'heure prévue, à la minute près: à Rome, c'est très rare.

Puis Viganò entre immédiatement dans le vif du sujet. Il s'inquiète pour l'Eglise, il craint qu'à son sommet il y ait des gens qui travaillent non pas pour apporter l'Evangile de Jésus aux hommes et aux femmes de notre temps, mais pour apporter la confusion et céder à la logique du monde. Puis il commence à raconter sa longue expérience à la Secrétairerie d'Etat, à la tête du Gouvernorat de la Cité du Vatican et en tant que nonce, au Nigéria et aux Etats-Unis. Il cite de nombreux noms et mentionne de nombreuses circonstances. Pour ma femme et mes filles, il n'est pas facile de le suivre. Moi-même, bien que je sois vaticaniste depuis plus de vingt ans, j'ai parfois du mal à m'y retrouver. Mais nous ne l'interrompons pas parce que nous comprenons qu'il a besoin de parler. Il donne l'impression d'être un homme solitaire et triste à cause de ce qu'il voit autour de lui, mais pas aigri. Dans ses paroles, il n'y a jamais un mot méchant sur les nombreuses personnes qu'il mentionne. Les faits sont éloquents. Parfois, il sourit et me regarde, comme pour dire : "Que devrions-nous faire ? Peut-on en sortir ?"

Il me dit qu'il m'a appelé parce que, bien que ne me connaissant pas personnellement, il m'estime, surtout pour le courage et la liberté dont j'ai fait preuve. Il ajoute que mon blogue est aussi lu et apprécié dans les "palais sacrés", bien que tout le monde ne puisse pas le dire ouvertement.
Je lui demande de me parler de son expérience au Gouvernorat et il nous raconte comment il a réussi à faire économiser beaucoup d'argent aux coffres du Vatican en appliquant les règles et en mettant de l'ordre dans les comptes.
Je commente: "Eh bien, Monseigneur, après ce ménage, vous ne vous serez certainement pas fait des amis!" Il sourit de nouveau et dit : "Je le sais! Mais si je ne l'avais pas fait, je n'aurais pas de respect pour moi-même".

Retrouvez l'intégralité de l'article sur :

http://benoit-et-moi.fr/2018/actualite/les-confidences-de-mgr-vigano-a-am-valli.html

Pour en savoir plus sur ce sujet: https://reinformation.tv/revelations-mgr-carlo-maria-vigano-notre-dame-fatima-smits-87399-2/