PMA : 1700 médecins dénoncent un hold-up sur la médecine
Article rédigé par Valeurs actuelles, le 20 juin 2018 PMA : 1700 médecins dénoncent un hold-up sur la médecine

Source [Valeurs actuelles] Lancé il y a un an, le manifeste des médecins opposés au détournement de leur science n’en finit pas de recueillir des signatures. La conclusion des débats autour de la loi de bioéthique montre qu’ils sont à l’unisson du reste de la société. Son auteur, le docteur Raphaël Nogier, témoigne.

Depuis quarante ans, les médecins sont les grands absents des débats de société. Les a-t-on entendus lors des discussions sur la loi Veil, le PACS, la loi Taubira, lors des débats sur la fin de vie ? Aujourd’hui, à l’exception de quelques-uns dont François Olivennes, Israel Nisand, René Friedman, chouchous des médias, tous favorables à l’ouverture de la PMA, aucun représentant officiel des médecins n’est sollicité pour donner un avis sur la bioéthique au plan national. Qui connait le nom du Président de l’Académie Nationale de Médecine ou celui du Président de l’Ordre des Médecins ? Personne ! 

Les deux cent mille médecins français qu’on écarte des débats sont pourtant les premiers concernés par les lois sur la bioéthique et la reproduction de la Vie Humaine. Ce sont eux à qui l’on demande de prescrire la pilule, de pratiquer des avortements, de stimuler la fécondité des jeunes femmes de plus de trente-cinq ans pour une première grossesse, de faire des fécondations in vitro. À eux de répondre aux interrogations des enfants nés par PMA avec sperme de donneur etc.

Ce silence repose principalement sur le fait que la situation sociale du médecin a évolué et que son opinion a été peu à peu marginalisée. Du statut de notable influent, il est devenu en quelques années prestataire de service remboursé par la sécurité sociale. En laissant croire aux Français qu’ils ont droit à la santé, on leur a laissé penser qu’ils ont des droits sur les médecins et que ces derniers doivent exécuter docilement ce qu’on leur demande. Le mois dernier, un de mes patients m’expliquait qu’il était favorable à l’euthanasie active et au suicide assisté. Quand je lui demandais qui devrait, selon lui, injecter le produit mortel, il m’a répondu sans hésiter : le médecin ! 

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