Article rédigé par Pauline Mille, le 04 janvier 2018
source[réinformation TV]Gérard Colomb est satisfait, pour lui la nuit de la Saint Sylvestre a été calme, rien à signaler sur le front des banlieues, RAS.
Cependant le nombre de voitures brûlées et de délinquants interpellés a augmenté de plus de 10 % en un an. Et deux policiers ont été lynchés en prime. Il faudra s’habituer à vivre avec.
Carment est bonne fille. La tempête du Nouvel An a eu ceci de bon que, dans au moins quarante départements, les Français sont moins sortis de chez eux la nuit de la Saint Sylvestre, ce qui a réduit mécaniquement les risques d’incidents. En outre, 140.000 policiers et gendarmes étaient déployés pour l’occasion dans tous les lieux publics. Dont deux mille pour les seuls Champs-Elysées. Deux régiments aux Champs. Pourtant la délinquance a considérablement augmenté depuis l’an dernier.
Dix pour cent de voitures brûlées de plus en un an
Les chiffres sont là, communiqués par le ministère de l’intérieur et transmis par l’agence France presse. 510 personnes ont été arrêtées par les policiers et gendarmes, contre 446 à la Saint Sylvestre 2016, soit 64 de plus, soit 14,4 % d’augmentation. Quant aux personnes placées en garde à vue, elles étaient 301 l’an dernier, elles sont 349 cette année, soit près de 16 % d’augmentation. Autre indicateur de l’intensité des « fêtes », le nombre des voitures brûlées est passé de 935 à 1.031. Ici l’augmentation n’est « que » de 10,3 %. Gérard Collomb, sans doute pour ne pas passer pour le pessimiste de service, a déploré une « légère hausse » : comme qui dirait RAS. Or il ment. Cette hausse, qui n’a rien de léger, confirme une tendance dessinée l’an dernier : après trois années de baisse on revient au niveau de la Saint Sylvestre 2013. Le ministre de l’intérieur se moque donc du mondequand il affirme que les réjouissances de la Saint Sylvestre se sont « bien passées ».
Policiers lynchés : cela devient habituel, sinon normal
Elles se sont d’autant moins bien passées que 8 policiers et 3 militaires de l’opération sentinelle ont été blessés. Deux policiers en particulier tiennent une place symbolique dans ce bilan. Appelée pour empêcher plusieurs dizaines de personnes qui entreprenaient de s’introduire de force dans un hangar de Champigny-sur-Marne où se tenait une soirée privée, une patrouille de policiers de Chennevières-sur-Marne a été prise à partie par une foule de deux cents « personnes » excitées. Un capitaine et une policière ont été isolés par les émeutiers, qui les ont proprement lynchés, la policière en particulier a été rouée de coups de pieds, à terre.
Les anciens malfrats n’osaient pas porter la main sur les policiers, sûrs de subir des peines très lourdes. Depuis le train de réformes lancées sous Mitterrand par Robert Badinter, le respect dû aux forces de l’ordre n’a cessé de décliner, et la sécurité de celles-ci avec. Macron, Collomb, et une palanquée de politiciens ont assuré policiers et gendarmes de leur « soutien ». On nage en pleine niaiserie effusive : ce dont les forces de l’ordre ont besoin, c’est d’ordres clairs d’une part, pour en finir avec les débordements de la canaille, et c’est d’un cadre légal net, qui élargisse le droit d’utiliser leurs armes. Comme le disait naguère Charles Pasqua, il faut que la peur change de camp : qu’elle quitte celui des policiers pour gagner celui des délinquants.
Voitures brûlées, policiers lynchés : RAS pour l’Etat
Mais le vocabulaire niquedouille de nos dirigeants, leur volonté mal masquée de minimiser la gravité des faits (ce sont les réseaux sociaux qui ont révélé le lynchage de Champigny-sur-Marne, les grandes médias se sont tus longtemps et la réaction politique a tardé), montre que, au cas où ils auraient pris la mesure de la gravité du problème, ils n’ont aucune intention de le résoudre. On le savait depuis le jugement cet automne de l’affaire de la voiture de police incendiée à Paris le 18 mai 2016 par des antifas. On se souvient qu’ils avaient frappés les policiers avec une barre de fer et tenté de les bloquer enfermés dans la voitures à laquelle ils avaient mis le feu avec un cocktail Molotov : l’engin avait été présenté par la presse comme un « fumigène » pour cacher l’intention de tuer, et les juges, malgré celle-ci, n’avaient donné que sept ans de prison au principal accusé, contumax. Ici comme là, l’appareil d’Etat dit républicain ne défend pas ses policiers et choisit de composer avec ceux qui les attaquent.
Violences à la Saint Sylvestre : le train-train
Le vivre ensemble, qui est la doctrine de l’Etat, suppose un partage territorial entre les forces de l’ordre, les communautés et les bandes. Pendant les fêtes, pour l’image, il convient que les champs Elysées, et d’autres lieux choisis, demeurent calmes. Mais ce sont de petits tableaux idylliques à la Potemkine : ailleurs règne la réalité sociale, c’est-à-dire souvent la loi de la jungle.
Cette stratégie ne se limite pas à la France, elle se retrouve en Allemagne, tout aussi caricaturale. On se souvient que lors de la Saint Sylvestre voilà deux ans, des bandes de migrants en chasse avaient agressé en masse de jeunes Allemandes à Cologne, commettant parfois jusqu’à des viols. Pour éviter que des événements analogues ne se reproduisent, les autorités avaient ménagé à Berlin une « zone de sécurité pour les femmes » près de la porte de Brandebourg, ce dispositif requérant la mobilisation de 1.600 policiers supplémentaires. Les choses semblent s’être pas trop mal passée (RAS du côté des médias), mais le principe, communautariste, sexiste, et, si l’on y regarde bien, raciste, est un aveu d’impuissance. Pour remédier à l’insécurité née de l’immigration illégale, on louchera plus volontiers du côté d’Israël : Benjamin Netanyahou vient de donner le choix à quarante mille faux réfugiés entre aller se faire pendre au Rwanda ou être collés en taule. Ce n’est pas demain que les dirigeants français monteront une telle résolution.