Article rédigé par Liberté politique, le 29 janvier 2016
Des millions de Français se sont mobilisés avec enthousiasme contre la loi dramatique dite du « mariage pour tous », concoctée par la très déconstructiviste Taubira, qui, son travail de destruction achevée, peut désormais couler des jours tranquilles dans un paradis doré que lui ont sûrement concocté ses bons amis socialistes. Ce fut le temps joyeux et irrésistible des gigantesques manifestations de la France des valeurs.
Afin de ne pas rester sur le bord de la route et pour se valoriser aux yeux de la France qui résiste, la classe politique d’opposition s'est tout d'abord lovée à l'intérieur de ce grand mouvement de masse. L'UMP de l'époque participait donc aux manifestations, et était mise en scène, sur les différents podiums, par les organisateurs des marches. Le Front National, jugé indésirable, indiquait son opposition à la loi Taubira sans manifester officiellement dans les cortèges, les estrades lui étant généralement, et à tort, refusées.
Au fil du temps, les convictions des Républicains sur le mariage pour tous se sont évanouies, évaporées, dissoutes. La soumission au politiquement correct a tout balayé sur son passage. Nous en sommes désormais au temps de la LSPT, La soumission pour tous. Soumission revendiquée à une loi dont Taubira elle-même disait qu'elle ouvrait la porte à un changement de civilisation. Soumission terrifiante qui montre, une fois de plus, que l’œuvre de déconstruction opérée par la gauche n'est jamais remise en cause par la droite. Soumission désespérante qui révèle, si cela était nécessaire, que la classe politique de gouvernement, dans son ensemble, promeut allègrement le mal commun. Une grande partie de l'entourage de Nicolas Sarkozy affichait depuis l'origine un soutien indéfectible à la funeste loi : Kosciusko-Morizet, Juppé, Lemaire, Estrosi et les autres. Les quelques résistants de la première heure ont, de mois en mois, à peu près tous capitulé en rase campagne : de Jean-François Copé à Nicolas Sarkozy, de Valérie Pécresse à Éric Woerth ou Henri Guaino, c'est à qui fera preuve de la soumission la plus totale, de la repentance la plus affirmée. Nous nous sommes trompés, disent-ils : ils nous ont trompés, disons-nous. Avant que commence la bataille électorale sur un tel sujet, la désertion est partout. Nous voulons survivre politiquement, disent-ils : vous aurez le déshonneur et la mort politique, disons-nous. Parmi les ténors du parti, la position définitive de Laurent Wauquiez sur le sujet est attendue avec impatience. Seul Frédéric Poisson, dont le petit PCD est associé aux Républicains, reste inébranlable sur le sujet : la loi doit être abrogée. Cela est son honneur.
Du côté du Front National, la position officielle d'abrogation reste d’actualité. Au moment où Taubira s’en va enfin, il ne serait pas inutile que cela soit confirmé sans ambiguïté par la responsable de ce parti, même si son adjoint a rédigé un communiqué clair d’abrogation. Il n’est en effet de secret pour personne que le parti est traversé par des courants qui s’affrontent vivement sur les sujets sociétaux. Compte-tenu de l’ambiance générale actuelle, la question que l'on peut se poser est de savoir si une position de ferme abrogation sera maintenue jusqu'au printemps 2017.
Les mensonges des leaders politiques atteignent désormais des niveaux stratosphériques. Nicolas Sarkozy peut payer les siens par une sèche élimination de sa candidature lors de la primaire de la droite. En ce qui nous concerne, nous ne pourrons en conscience communiquer positivement en faveur de candidats qui accordent leur bénédiction au dramatique changement de civilisation organisé par ceux qui veulent la mort notre pays. Une messe médiatisée à Fontainebleau n'y pourra rien changer.