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Alain Durel,La Quête, récit d'un aventurier de l'absolu, Presses de la renaissance, 2006, 246 p., 17 €- lu par Matthieu Grimpret -

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Alain Durel,La Quête, récit d'un aventurier de l'absolu, Presses de la renaissance, 2006, 246 p., 17 €- lu par Matthieu Grimpret -
  • Auteur : Alain Durel
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La Quête,

récit d'un aventurier de l'absolu

lu par Matthieu Grimpret.

 

Un jour d'été, Alain Durel s'est mis à écrire, en prenant les choses, c'est-à-dire sa vie, rien de moins, par le commencement – on souhaite d'ailleurs qu'il aille jusqu'au bout et qu'il fasse de ses aventures les plus récentes, et certainement pas les moins intéressantes, un autre volet de sa Quête.

Car son livre est un récit de Voyage avec un grand V comme le Christ est la Vie avec un grand V : voyage vers l'Absolu, vers l'Ami, vers le Monde, vers soi. Un voyage mené par un homme au caractère à la fois impossible et attachant – très impossible et très attachant. Brûlant ou glacial : l'homme, docteur de l'université et aventurier, n'est pas un tiède.

 

Or, ce qui surprend en premier lieu, quand on se plonge, pour n'en ressortir que trois heures plus tard, dans La Quête, c'est l'impression d'équilibre qui en émane. Equilibre dans le fond : une approche respectueuse de chaque spiritualité expérimentée au cours d'un itinéraire spirituel des plus tourmentés (de l'hindouisme à l'orthodoxie intégriste), une pudeur bienvenue dans la description des états d'âme (et de corps), une "douceur" philosophique qui ne cède pas une ligne, toutefois, au relativisme de rigueur en la matière.

 

Equilibre dans la forme : des tribulations relatées, c'est selon, à la vitesse d'un chameau au galop, d'un train indien à grande vitesse (50 km/h), d'un vol Paris-Athènes, d'une Renault 4 L prête à rendre l'âme (mystérieuse communion entre l'homme et la voiture, entre le mobile et l'automobile) ; des dialogues savoureux et édifiants avec des sages de tous horizons, notamment les moines orthodoxes de France et de Grèce ; et quelques analyses à la diable de la situation des chrétiens ici-bas.

 

Deux ou trois longueurs, quelques détours cartographiques un peu difficiles à suivre – mais un toro, dans l'arène, ne sent pas le sang qui coule de son cuir déchiré par les banderilles.

 

Déchiré : voilà le mot qui convient le mieux à Durel. Déchiré par les silences d'un père trop vieux, déchiré par les mauvais livres des échoppes de la rue des Ecoles, déchiré par le chant des sirènes orientales, redoutables comme un punch trop bien fait, déchiré finalement de cette déchirure que le Christ a vécue à la puissance infinie, sur la Croix.

 

Ajoutez à tout cela un vrai talent de conteur, peut-être même d'écrivain, et vous obtenez un livre qu'il faut lire, et surtout un auteur qu'il faut suivre : il y avait quelque chose d'un peu trop sage, d'un peu trop " édifiant ", comme aurait dit Maritain qui savait distinguer l'art et le militantisme, dans la " génération Jean-Paul II " et ses productions. Durel est bel et bien un fils de cette génération – un fils de la onzième heure, certes, car baptisé sur le tard et sans expérience des JMJ, mais un fils d'autant plus chéri. Et il transmet d'ailleurs, à petites touches presque imperceptibles, la lumière de cette alchimie historique qui vit les enfants perdus transformés en " sentinelles du matin ". Mais après d'autres comme Hadjadj, Van Gaver, Guillebon, il en restitue aussi, pour déniaiser les ravis de la crèche, l'œuvre au noir.

 

 

 

Docteur ès Lettres, Alain Durel est l'auteur de L'Empire des choses, Quatuor pour la fin des temps (2004). Chercheur en patristique, voyageur infatigable et homme de théâtre, il œuvre à la promotion des métiers d'art à la Ville de Paris.

 

 

 

 

 

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