«Tous les ingrédients d’une déflagration sont là» – entretien avec Laurent Obertone

Source [Causeur] : L’auteur de Guérilla, le dernier combat estime que tous les facteurs d’un violent embrasement social sont réunis. Crise économique, immigration de masse et insécurité, passivité et cynisme politiques… Aujourd’hui, les « esprits éveillés » sont prêts à en découdre avec ceux qui pourrissent notre pays.

 

Causeur. Toute votre œuvre tourne autour de ce qui va mal en France – violence, déclassement, crise identitaire. Que feriez-vous de votre vie si la France allait bien ?

Laurent Obertone. Je me pose assez souvent la question. J’ai beaucoup de projets d’écriture positifs ! J’aimerais avoir la légèreté d’esprit pour écrire des fables par exemple. Je suis moins pessimiste que ce que vous croyez !

C’est mal imité ! Après le terrible meurtre de Lola, vous avez écrit que, si rien ne se passait maintenant, rien ne se passerait jamais… Croyez-vous vraiment que quelque chose va se passer ?

Il y aura encore beaucoup de crimes comme celui-ci. La mobilisation populaire, diabolisée avec acharnement, a eu le mérite de pousser les médias à parler pendant quelques jours d’une infime part du problème, à savoir le scandale des OQTF. Mais le principal objectif de l’État est de faire oublier son incompétence, certainement pas de corriger le tir.

De mon point de vue, il n’y a rien à attendre du citoyen moyen, conditionné par ses écrans, très réceptif au chantage à la « décence », cette énième lâcheté pour refuser de voir et de dire, ce diktat du silence transformé en vertu citoyenne.

En revanche, la colère et la détermination montent chez les esprits éveillés, et il sera de plus en plus difficile de la réfréner.

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